Dimanche comme un dimanche

Mardi / Bozar

Mercredi journée noire qui se termine bien . R me pousse à sortir moi qui suis prostrée et je file à la galerie Allen qui vient d’ouvrir (Jean-Pierre Bertrand ). Je retrouve des “anciens” de Cergy. C’est sympa.

Je redémarre.

Jeudi Argenteuil. Peinture.Ca me semble délicieux. Le rêve. l’idéal. L’ile déserte. Ne pas parler. Je déroule la “voix d’Edith” et décide de m’y attaquer. Telle quelle l’impression est pauvre et le haut ( fichier FCP) un peu mou. Je décide d’essayer. Je risque peu au fond même si cette impression que j’avais prévue pour MABA coute une blinde. C’est plutôt cette peur de râter qui est là.

Vendredi Maison Rouge. exposition vraiment belle. Pas vu le bas. ES regarde tout très attentivement.

Samedi ?Tennis en extérieur.  Sieste… FCP

Le soir diner avec Guy chez A et JM. Je rentre à 3h et tennis le lendemain.

Dimanche / tennis

Sur la place Saint-Sulpice il y avait une sorte d’exposition de sculpture dont je ne parlerai même pas. Les gens photographient sans sélection. La fontaine, ces “sculptures”.On est passés par la rue des Canettes. On est passés devant chez Georges. Je n’étais pas rentrée là depuis les beaux-arts je crois. Un soir avec L.

Le garçon devant salue Roger. Blabla. Venez dire bonjour à ma mère ça lui fera plaisir.

Rien n’a changé. Rien . Et rien n’a changé depuis Adamov le sans-chaussettes, Artaud, De Richaud “il s’asseyait là-bas…”, Odilon et Céleste qui n’avaient que la rue à traverser pour venir de l’hôtel .( Odilon chauffeur de Proust et Céleste servante je crois ).

Moment incroyable passé là. Histoires, anecdotes. Les deux personnes au bar sont bouche-bée. R. dit de mémoire des passages des “Reliques”,  récit de la bulle de verre contenant un “Han”.

Blondin. A ce moment ES m’envoie un SMS. Je parle de l’enregistrement où elle déchiffre Adamov justement et les papiers qu’elle a de lui…

Moi je n’ai lu que la barrette rouge je crois. Magnifique atmosphère . Bunuel devait le tourner…

Puis on marche vers le Flore. Assis au fond on grignote les chips. Il fait trop chaud. Etouffant.

HOMME DE DOS



Comme F. doit me filmer, je lui envoie ceci. C’est ce qui me plairait.
Correction 3/
C’était il y a 10 ans je crois….
Un soir d’octobre.
J’étais assise dans le métro et je portais sur les genoux l’appareil photo Polaroid noir de mon père.
L’atmosphère était lourde.
Je cherchais la cause de ce trouble, cette tension.
C’est alors que j’ai perçu un foyer d’intensité, une zone qui aspirait les regards puis , un point précis dans l’espace . Oui ,Ca venait de là.
De cet homme là qui portait une valise d’un autre âge.
L’homme de dos…
Ca venait de l’homme de dos.
Les autres, inquiets, l’observaient de biais, sournoisement.
On aurait dit que le compartiment retenait son souffle.
Alors … vous vous êtes  retourné.
Face à moi…Impressionnant.
J’ai soutenu votre regard longtemps me semble t-il.
Votre visage d’encre , vos yeux bleus.
Bleus comme votre peau.
Bleus et beaux…
Beau est le mot qui m’est venu à l’esprit. Beau comme un beau monstre.
Je serrais un peu plus le Polaroïd noir de mon père et dans mon imagination, votre squelette était bleu lui aussi.
Dans mon imagination
Vous sortiez des tunnels vêtu de costumes sombres, de haillons, de robes, de couronnes, de bandages.
Vous apparaissiez, debout à côté d’une demeure victorienne effrayante, ou en contre-plongée dans un escalier sombre.
Je vous appelais Saint-Fantôme ou l’Homme qui clignote.
Vous étiez, c’est certain, un vampire, un Frankenstein, un tueur  échappé  d’une série B, un prince ensorcelé.
J’ai fait de vous l’ami de Jean Genet et d’Ed-Wood.
Je vous ai enfermé dans une cage, puis abandonné dans un laboratoire lugubre…
République.
Vous descendez. Moi aussi. Chacun dans un sens opposé.
Je vous ai regardé un moment vous éloigner avec votre valise.
Je n’avais pas osé vous photographier. Je n’avais pas osé vous parler.
Je vous avais perdu  et je le regrettais…
En rentrant, j’ai fait vite  des dessins de votre visage et de vos mains .
Ne pas vous perdre tout à fait…
Quelques années plus tard , je traverse ma cour-c’était la nuit-
je dépasse une voiture, garée là parmi d’autres.
Je m’arrête net. C’est vraiment incroyable. Extraordinaire.
Comment réaliser ce qui se passe… Dans cette voiture, vous…
Assis sur le siège arrière.
Vous, l’Homme de dos, là, en bas de chez moi..
Je reviens sur mes pas et ouvre votre portière; peut-être vous en souvenez vous.
J’ai enlevé mon gant et serré votre main:
—“Bonsoir. Nous nous sommes vus dans le métro”
—“Bonsoir. Moi c’est Georges. Je me souviens du métro.”
Je vous ai  fait un signe de la main ,et vous ai laissé là sans même vous demander un nom, une adresse.
Perdu, perdu à nouveau… Quelle conne…
octobre 2008/texte première partie
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1000 trucs par jour, mais il faut le temps d’en rendre compte.

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