Il faut dire que c’était époustouflant.
Cette collection est incroyable, merveilleuse. Des camées, au Grand Gobelins avec les singes
TAPISSERIE DES GOBELINS D’EPOQUE LOUIS XIV
D’APRES LES CARTONS DE ALBERT ECKHOUT ET FRANS POST, PEUT-ETRE TISSEE EN 1720 PAR LEFEBVRE FILS
De la tenture des “Anciennes Indes” et représentant “Le Roi porté par deux Maures”, tissée en laine et soie, représentant le Roi dans un palanquin porté par deux hommes, à l’arrière plan figure un palmier, au premier plan des animaux, bordure à motifs d’acanthe et d’entrelacs, quelques restaurations à la bordure, la partie supérieure de la tapisserie retissée, probablement réduite en hauteur.
Hauteur: 373 cm. (146 7/8 in.), Largeur: 280 cm. (110¼ in.) –
, des poignards à tête de cheval au lapin du Palais d’été, … des Mondrian à Balla, Schlemmer, Redon.
Toutes ces merveilles regardaient la galerie de monstres vivants que nous formions hier soir.
Le Bacchus de bronze a bien étudié les chaussures léopard de ce monsieur au manteau en gaufrette couleur framboise, et l’automate en or et ébène, debout sur ses pattes arrière
faillit prendre dans sa petite gueule de lion le grand noeud noir d’une élégante arrogante.
Ses yeux bougent au rythme des secondes et sa gueule ne s’ouvre que toutes les heures .Son. MICHAEL KRAZ, AUGSBOURG, VERS 1620-1630
Dommage que d’autres museaux ne soient pas restés “d’or” -bouche d’or-entre les heures. Les réflexions et exclamations allaient bon train…. “Teuteu teu teuteu teu….Nous nous verrons plus longuement dans nos terres….”
C’était terrible ces gens. Une autre planète. Totalement une autre planète détestable. Et cette façon de parler “distinguée” où rivalisent les “chéri, sublime -prononcer SUBLIMA- divin-DIIIIIIIVIN voir VINISSIME, tout mot devenu italien en somme. Bref , vous aurez compris que j’avais envie ( un peu) de taper dans le tas.
Mais la beauté a fini par l’emporter et un monsieur fonçant dans ce qu’il croyait être l’obscurité, et se fracassant sur une paroi tendue de velours noir, m’a fait retrouver mes esprits et mon sourire.
Croisé MVP médusée qui me dit ” C’est le bal des monstres , Non?”
Elle est belle et sa mère aussi.
Croisé L.A et A.V qui m’embrassent ( ?). Echange mondain, et dissolution dans l’air. Pfft. plus personne . Du vent.
Armelle qui m’a emmenée bougonne. Je serre quelques pinces et à l’entrée celle de P.B qui a un froncement d’yeux du genre je l’ai dejà vue quelque part ( enterrement de Nicole entr’autre)
Et puis ces gens sont incroyables. Ils vous écrasent les pieds, s’ils ont à avancer, vous traversent comme si vous étiez de l’air. Ca sent la vieille France-Angleterre-Amérique, de sortie en famille, entre soi.
Air d’opéra fantômatique. Soudain, je trouve cela très triste. Terriblement triste. Je dis à Armelle:” Tout cela et puis mourir”?
Elle ressent la même chose. Je n’ai rien contre l’argent, rien contre les collections même si je saisis mal objectivement cette quête de la beauté pour soi seul, de la possession….
Je trouve formidable de se dessaisir de TOUT, comme le fait Bergé. Finis, ces objets là, choisis à deux.
L’estimation du Mondrian est hallucinante. Je regarde à plusieurs reprise, et cette somme irréelle est comme une espèce de brume: “Comprends pas”..