Je bloque un peu sur le livre. Pas facile . Et surtout j’en ai marre de voir ce que je fais.
Dimanche soir/ vernissage à B. avec V.
Dans ces trucs là mieux vaut être avec des amis sinon on se flingue. Après on boit un verre dans un espace à la lumière glauque. Un type passe et il a un beau costume pied de coq.
Pas vu assez bien l’expo . J’y retournerai.
Me promène dans Thomas Browne. Ne retrouve pas les jardins de Cyrus, ou sans doute un extrait qui évoque la quinconce ( ???)
Hier je laisse le terrain à R. qui reçoit une jeune comédienne et décide d’aller voir l’exposition au Grand Palais/ Le paysage ideal/ Je ne sais plus le titre. Plus de monde que je ne pensais/ je m’attendais à des salles désertes.
C’est magnifique. Les scènes mythologiques, les Métamorphoses en grenouilles ( Latone ),( Pier Paolo Bonzi ) les magiciennes ( Melissa et Circé) et aussi Simon le Magicien qui s’écrase au sol.
J’adore ça. Je suis comme un poisson dans l’eau devant ruines et nymphes. Les bergers qui ne sont que des bergers -je me comprends- et les chiens qui ne sont que des chiens -La réalité plus vraie en somme m’ennuient.
Mais dès que souffle la monstruosité d’un homme face à une divinité, j’exulte! Oui Oui.
Je n’ai jamais vu en vrai les oiseaux du Palais Lancellotti où perroquets , paons et autres volatiles figurent. ( je ne trouve que cette petite image )
Une dame dit: ” Il faudrait relire les métamorphoses d’Ovide”.
ll faudrait tout simplement les lire, ai-je envie d’ajouter. Et les faire lire.
Sortant de l’exposition , je prends le métro car je dois passer chez Corti.
En chemin réalise que nous sommes Lundi.
Descends donc à Saint-Germain ( en réalité je n’ai pas du tout envie de me promener.) Il fait chaud. J’ai oublié mes lunettes ce qui exclut une pause lecture.
Je croise ” le Marathon des leveurs de coude”, joyeux groupe mené par un clown blanc au costume argent magnifique. Ce qui suit est moins glorieux mais très drôle. Des hommes des cavernes en peau de bête avec des gourdins et des massues. Ils entrent au Flore, aux Deux magots et les touristes qui ne comprennent pas ce que “lever le coude” veut dire, s’interrogent.
Les types viennent du Sud Ouest je pense.
Je pense à un défunt cousin et à son accent, à sa manière de voir la vie.
Famille Nalis. Riscle sur Adour.
Vaches Landaises. Courses. Fronton. Chaises dehors pour prendre le frais. Petite maison sombre et modeste. Toilettes au fond du jardin . Arènes. Confit de canard. Chaleur et balançoires.
Aire-sur-Adour/ Peyrusse Massas. ( 107 habitants aujourd’hui) La ferme. La grande table. Zut. Quel est leur nom?
Je tape dans Google
Ben tiens c’est Pader. Oui Pader. Est-il de la même famille , Daniel Pader maire???
Je m’égare dans les terres de mes ancêtres pourrait-on dire.
Bref. Je rentre à la Hune, m’y ennuie.
N’ai envie de rien regarder finalement et remonte vers Pigalle en photographiant une affiche revisitée par un inconnu;
A la maison, la jeune fille est sur le départ. Et moi aussi finalement. Je passe chez H. prendre le carton pour l’exposition Claude Cahun.
Elle est magnifique.
Avec ma tête je vous laisse imaginer vous-même quelques scénettes. Celle avec le ministre n’est pas mal.
Mais je me la garde .
Une autre:
—Excusez moi ,est ce vous qui êtes dans le film?
—Oui
—Je me présente , je suis l’arrière petite nièce de Claude Cahun.
J’avoue ne pas être dans le film et suis ravie de la rencontrer. C’est drôle ces situations.
On enchaîne.
C. me dépose au théâtre Edouard VII pour les 10 ans je crois. Nous sommes dehors, nous, les plus beaux de la terre. Je fais ma touriste et lorgne Johnny assis dans un coin, puis il embrasse Piccoli, puis embrasse Marielle qui est très drôle.
Lui ne bouge pas ( J.) ce sont les autres qui viennent à lui.
Je sirote mon champagne toute seule, avec ce sac à dos que je ne sais où laisser. R. nage à droite et à gauche..
Tiens lui, tiens elle… Oh lui … Oh elle. T’as vu lui… T’as vu elle? Lui est là-bas vers la gauche. Viens je te présente. Bonsoir. ..
J’ai mal aux pattes. Parle et rit avec S…
Je m’assied, regarde passer 10 glaces et un gâteau rose. Tout s’efface. Je suis au Repenti, je suis avec ma monopalme dans l’eau fraîche de l’Escalet, je glisse sur le dos. C’est délicieux . je suis une sirène.
Et après je lirai sur les rochers.