partager la douleur du monde entre amis

Hier j’ai rejoint C . à la Conciergerie pour la présentation de l’exposition Pinault , enfin des artistes choisis par lui. Nous avons eu ensuite un échange de SMS.

Je m’interroge vraiment sur ce qu’est l’engagement et si tout ce qui n’est pas une prise de position sur le terrain a une quelconque utilité.

Bien sur Guernica ( ce qui vient tout de suite à l’idée ) et bien sûr tous les artistes qui sans combattre ont néanmoins dénoncé.

 

Mais il n’y avait pas alors cette puissance de l’image de communication.

Ce que je me disais hier au milieu de ces gens de salon , c’est que les images de la douleur, de la souffrance sont rassurantes: Devant Bill Violla ( Très maniéré et dont la série présentée évoque plutôt une séance photo assez chic et aseptisée )   on a le plaisir , ouf, de ne pas être un otage..

Face à l’impressionnante installation de Sun Huang et Peng Yu, on se dit que ouf on n’est pas vieux. Et ainsi de suite: On est pas obèse, on est pas des réfugiés, etc…

On est blancs, on est entre nous et gloups un peu de champagne ( qu’il n’y avait pas entre parenthèses ). Et tiens-moi mon verre je te photographie….

Nous en deux mots, on ne va pas mourir parceque….

Mais si, mais si….

Sur quel pied danser? Les marques, les faux Mécènes, les Art advisor ( hihi), les soi-disant collectionneurs et pour quoi faire…

J’imagine souvent le cimetière des oeuvres mortes, des installations éteintes, des peintures écrasées…Comme une immense décharge en pleine nature qu’aucun oiseau ne survolerait. 

Tenter malgré tout de danser sur ses propres pieds à soi me semble la seule solution.

La Conciergerie c’est quand même très lourd comme espace d’exposition. On a envie de se barrer vite fait quand on est là dedans.

 

Capture d’écran 2013-10-21 à 07.50.17

Sun Huang et Peng Yu

 

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