Je crois que si l’on a envie de se flinguer mais que l’on cherche une vague issue, un vague espoir , il est de toute urgence de ne pas regarder l’intéressant ” Amour fou” réalisé par Pierre Thoretton.( interview de D.P)
Moi j’ai envie d ‘ouvrir la fenêtre et de crier , de respirer. de vivre. De ne jamais revoir Un Brancusi, un Poussin, Un Cranach. ( Au moins pendant une demi heure!!!)
Comment dire cette tristesse ressentie face à tant de perfection, proustienne ou pas (!). PAs d’air, pas de vie. Tout est splendide, posé, figé et mort;
Des jardins Majorelle à la Datcha de Normandie; de la rue Babylone aux moindres endroits filmés qui deviennent des moments de vie taxidermée.
Pierre Bergé est touchant dans son costume vert de gris. Les oeufs coque du Flore se tiennent bien et les gars de chez Chenue précautionneux pour emballer ces sublimes oeuvres , dont on assistera à la vente à la fin du film.
Courageux de s’être séparé de tout.
Je me souviens du Bal des Monstres ( quelque part dans ce blog ) auquel nous avions assisté AH et moi. Splendeur absolue des oeuvres et des objets ( mis à part les Lalanne que je ne peux vraiment pas aimer).
La mer grise et agitée , et comme une figure symboliste sur fond romantique , PB de dos face au paysage ou PB dans un miroir, après la séquence des crânes. Vanité bien sûr . On a compris. Un peu appuyé tout cela. Aussi la salle des ventes vides et PB seul.Vanitas Vanitatum+ et in Arcadia ego+ un peu d’opium+ des oeuvres et des oeuvres et des oeuvres ou la vie irrespirable dans un Musée. La vie empaillée, la vie fourrée à l’extrait de Proust, la vie chez Swann, la vie avec Charlus. Bon.
Mais ce soir , pas de petit pot de caviar sur un lit de glace dans un étui de cuir noir apporté pour N. alor sque j’allais la visiter à l’hôpital.
” Emportez ça Hélène, emportez le.!
Et moi, je l’ai oublié sur la table.