L’affaire du portail

Au lieu de ne carrément rien faire. Je fais quand même. Correction de l’entretien, liste de ce qu’il y a à faire ( au secours ). Envoi d’images. chercher des infos sur le réticulaire, lenticulaire ou je ne sais quoi.Un peu de lecture de je ne sais quel polar dont le héros est un médecin légiste. Necropolis de Herbert Lieberman. Je passe du temps à la morgue à rassembler des vertèbres et des bouts de peau. J’oublierai ça à peine fini. Mais ça me fait plaisir.

Heu. Quelques jours plus tard; En attendant TF. Bazar dans l’appartement. Des bouts de papier partout et aussi des miettes de papier doré qui enveloppe les oeufs en chocolat offerts par BB au bistrot. BB dit et j’en ris encore: «  En francs ça m’a couté 5000 euros. C’est cher. Ah oui !!!! » il me dit que les oeufs viennent d’une grande maison. Bref. c’est dur d’enlever ces enveloppe multicolores. J’aime le chocolat au lait ou blanc. Pas le noir. Pas du tout.

Ca fait un moi que le portail me martyrise. Je me sens appliquée. Mon modèle qui est une splendeur victorienne me paralyse tant je ne me sens pas à la hauteur de ce truc si compliqué, si dingue. B. arrive et regarde au sol ce que j’ai fait. —T’as des ciseaux ? Me demande t’il. Je vois ce qui va m’arriver et par précaution, je photographie, ce que je suppose va disparaître sous mes yeux dans une minute. Exact. Il commence à prendre des morceaux: Tu préfères ça ou ça? Tu préfères , celui là ou celui là. Il colle les éléments sur le miroir et un beau portail se construit. Plus fou, moins plan plan. Plus plan plan.

J’ai ri en écoutant ce matin, Jacques Alain Miller psychanalyste qui ne mâche pas ses mots et se fait reprendre. 5 de fil en aiguille j’écoute Lacan dire «  je suis un clown » et ne m’imitez pas. Je l’adore. qu’est ce qu’il me fait rire. C’est l’anti-chiant. Non?

La grande peinture avance, vers quoi je n’en sais rien. C’est un peu lent. J’ai été surprise de revoir les étapes de Pratolino ( sais plus son titre ). C’est fou comme je ne fixe pas ces étapes, et c’est fou de voir comme ce qui surgit du fond se métamorphose, disparaît, revient. J’aimerais faire une copie de Barnett Newman. Tiens je re-regarde. Ca fait quelle taille ce zip?

Je suis certaine que mon RV va arriver PILE à l’heure. Dans 5 mn ça va sonner.

Après je file peindre.

Object Label The Promise was one of Newman’s earliest “zip” paintings. Begun in 1949, these works were radically abstract, with subtly inflected monochromatic backgrounds partitioned by narrow vertical bands—or zips, as the artist called them—of contrasting colors. To make The Promise, Newman laid down two strips of masking tape to demarcate the zips, and painted the ground black. He then removed the tape and painted the blue-gray stripe at the right with a palette knife, producing a textured and irregular effect. When the black paint was dry, he filled in the stripe at the left, taping off the edges to create a precisely defined zip in off-white. The juxtaposition of the two zips causes visual tension, activating the surface of the canvas. Newman believed strongly in the power of abstraction to communicate the most dramatic and elemental aspects of human existence—the sense of alienation and vulnerability that followed in the wake of World War II, as well as an abiding faith in creation and new beginnings, as suggested by the title and composition of The Promise.

« La tentation la plus dangereuse : ne ressembler à rien. »

Camus carnets

Ceci nous incite à considérer une œuvre d’art non pas seulement comme un produit fini dégagé de tout contexte, mais comme le résultat d’un processus dynamique, celui de sa gestation puis de sa création et de sa réception. En d’autres termes, remplacer le beau, le sublime, le laid, le dérangeant, l’impressionnant, l’habile, le virtuose, le bien fait… par ce que l’artiste exprime, ce qu’il veut dire, ce contre quoi il s’insurge… Et juger de sa pertinence à sa capacité à l’exprimer, à faire passer le message chez le regardeur…

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