j’avoue tout

J’écris en marchant dans le métro. J’écris assise, en laissant mon livre quelques instants; Je (me) décris le type d’en face, les 3 russes imbibés dont l’un a une bouche dévastée.

Probablement cam ou je ne sais quoi.

Comme si un incendie était passé, laissant tout carbonisé: Les ivoires, les blancs, les ors.

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Aujourd’hui j’ai commencé ma carrière de gangster.

Au BHv , j’achète quelques trucs ( des crayons, des Posca, etc…) puis une mouche me frôle et je me dis: ” les aquarelles , là, je les pique.”

Il faut dire que je déteste l’aquarelle et sa complaisance, sa façon de couler dans le sens du vent en déposant sur les papiers des traces plus denses et flatteuses.

Je suis d’une famille honorable(!!) mais je crois que ma mère aurait ( tout comme Nicole) beaucoup ri en voyant Le Chevalier à la triste figure se faire pincer….

Donc je débarrasse mes petites pastilles ( noir, blanc, gris de Payne et orange cadmium) de leur code barre , semant ces derniers emballages ça et là:

Derrière des crayons, dans une poubelle, bref aux quatre points cardinaux… Entre des paillettes et des cartes de voeux périmées, des horreurs pour peindre sur soie etc…

Puis je range mes couleurs dans ma boite de chewing-gum: The Planque,

Puis je paie, puis je sors.

Là, le temps se couvre. Un mec de chaque côté. Oui, là, j’y étais presque. J’avais le magot….

J’avoue que c’est désagréable. Je montre ma facture, le menton haut. Le type me suggère de simplifier la situation et de gagner du temps.

Rendez ce que vous avez pris…

De ma meilleure mauvaise foi de Pinocchio , je me défends mais vois que c’est grillé au moment même ou le mec à brassard ouvre sa grande main… avec les 4 emballages qui se défroissent comme la Belle au bois dormant qui se réveille ( hum hum…. )… (et comme il y a longtemps dans le spectacle de Johnny: Une immense main et il était dedans, comme King-Kong je voulais dire….)

Trop fort me dis-je , j’ai été bien pistée. Mieux filmée que si Pasolini s’en était mêlé.

Merde alors.Bravo le Bazar. Bien joué.

Je me suis dit que c’était le moment d’annoncer que je n’étais pas un homme et d’offrir mes chewing-gum-aquarelle.

—Oh pardon Madame .dirent ils un peu étonnés…

En fait , en même temps je montrais ma carte premier dorée et disais:

—Un chewing-gum peut -être?

J’essayais de sauver la face.

On a l’air penaud dans ces cas d’échec! Avouons le j’étais minable. Honteuse.Haha…
Je leur ai dit de ne pas s’inquiéter, que je n’avais jusqu’à présent tué que deux personnes, ” et encore, il y a longtemps”…

Ce qui est terrible c’est que les mecs ne sourient jamais. Ni la Police de la Femis, ni l’autre.

Bon, pour finir vite j’ai payé et demandé une facture ( 20 euros), le casse du siècle., de quoi donner à Robert Hossein, un sujet de pièce.

Je me dis que si à 50 ans on ne peut pas en avoir 15, c’est pas drôle, puis j’ai claironné à Camille mes hauts faits et on a bien ri.

Puis R. m’a dit que j’étais dingue et a enchaîné direct sur ses problèmes de diable.

C’est vrai qu’un gros délinquant comme moi à coté du diable son maître ( Oh Grand Lucifer ), c’est peanuts.

C’est un peu comme si on mettait dans la même loge Louis Garrel à côté de Michel Simon.

Mais bon, j’recommencerai pas ( l’aquarelle je veux dire…)

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