"EMPTY WORDS":—"Eh, steuplé, voiture-moi dare-dare les commodités du vide."

En écoutant l’émission dans la voiture ( et au moment même où un voyant m’indiquait : Anomalie airbag )- j’ai eu une double suffocation: La première d’ordre technique et

psychologique. Oui, j’avais un peu la trouille qu’une baudruche ne sorte du volant comme un esprit malfaisant et agressif, une sorte de tornade blanche en chewing-gum dur.

Deuxième suffocation, qu’on pourrait nommer second suff, la voix de l’artiste Armleder. J’avoue que je ne m’y attendais pas. C’est stupide, d’attendre d’un Suisse un accent Suisse,

mais mea culpa, je suis ce que le suis. Et étant ce que je suis, je trouvai ( a,i) que Jean d’Ormesson, en comparaison s’exprimait comme un pâle banlieusard. Pâle, est évidemment une façonde dire; un film pâle, une pâle figure,un pâle repas, une pâle journée.

Pas de malice de ma part quand je parle de banlieue.

Bref. Je riais seule et en roulant j’ai appelé A.H pour lui demander si par hasard elle n’irait pas au vernissage du Vide, dont Armleder est le co-comissaire.

C’est marrant le monde de l’art, il y a du vide, il y a des co-commissaires ( exactement huit ce qui fait en clé de sol: co-co-co-co-co-co-co-co pour organiser les vides .

Je ne doute pas de l’intelligence de Armleder bien sûr. Je ne suis pas si con et ne vais pas dire:

—”Alors on va casquer pour ne rien voir?” ( Mais je viens de le dire ), ou encore, “dans ces salles vides on pourrait faire dormir des gens”….

Non, je ne suis pas si stupide, ni réac, pas à ma connaissance en tous les cas, mais écouter quand même ce qui relevait de la niaiserie ( le passage entr’autres concernant les artistes est craquillant: Où l’on apprend que ces derniers ( je ne sais pas qui -un type m’a doublée à droite à ce moment là) ont décliné l’invitation à montrer leur vide, car on ne peut rivaliser avec celui de Klein.

Je me demande si le vide de Bouvard était plus grand, plus oblong, plus plat que celui de Pécuchet….

Celui de Tartarin avait sans doute la forme d’un lion sauvage. Celui de Pei on le connait. Oui.

Il y aura donc 9 vides correspondant à des expériences de vide : Art & Language, Roman Ondak, Bethan Huws…

Bref et bref, réfléchir au vide m’intéresse et je le dis sans rire.

Voici le chapeau que je porterai si j’y vais et je mettrai derrière mon oreille une goutte de Belle Haleine ( vendu 9,5 euros à a vente Bergé ). espérons qu’A. portera une aigrette et une mouche bien placée.

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Mais ce qui va être un chef-d’oeuvre sonore, sera la masse de conneries que j’entends déjà dans ma boule de cristal . Non?

Ai appelé C. pour qu’il écoute. L’airbag pour finir, s’est dégonflé disons, écrasé.

A. toute la journée.

Ai écouté Didi-Hu qui parlait de Brecht et de son petit carnet de guerre, et des textes qu’il photographiait et de son ABC de guerre, mêlant image et texte lyrique…

C. est allée voir Lola Montes et bosse sur son film. R. arrive du théâtre. Je file voir ce que l’on va manger…

Repas terminé et bon fou rire à 3. A propos et je ne peux absolument pas en dire plus d’un été où R. parlait de cartes postales. R. à l’instant pleurait, Camille était pliée en deux , et moi je hoquetais: “J’ai mal aux abdos”…

Hop Hop

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