Brun de momie et caput mortuum

Le masque a été prélevé sur le double tombeau d’Herbert Lasnier, mort en 1290, et de son épouse Alès. Le masque de cette dernière est conservé au musée d’Angers. Celui-ci est au Louvre au Département des Objets d’art

Je trouve splendide ce masque mortuaire vu au Louvre la semaine dernière. Instagram n’a pas que du Mauvais. On y apprend des choses amusantes comme ce qui suit, on y voit des oeuvres incroyables ( dernièrement une vanité étrange qui montre le peintre enfoncer son doigt dans l’orifice du nez si on peu dire ). Donc entre une pub de Booking, un pull homme, du collagène, Air France, et autres trucs envahissants dont vous devez vous débarrasser ce qui n’est pas si simple, on apprend des choses. Eric de Chassey poste des images interessantes, Guy Boyer également. Il y en a plein d’autres, les musées, l’imec, etc… YM c’est sans intérêt et même un peu risible. Les artistes qui montrent leur intérieur, ou les gens le contenu de leur assiette… Oublions. De toutes façons ne parlons que des bonnes choses !!!! J’aime Louisiana Chanel (art architecture design littérature et musique ) avec des interviews interessantes d’artistes interessants ( comme disait Daniel Arasse il y a l’histoire de l’art interessante, et l’autre !!! ). Donc je découvre que les coeurs de nos rois Louis 13 et Louis 14 on été utilisés comme pigments . Quand bien même ce serait faux ça me plait.

Utilisé à partir du 16e siècle comme pigment pour la peinture, le Brun de Momie était produit à partir de matière organique (généralement de la chair de momie réduite en poudre) qui macérait dans de l’alcool et des aromates. En résultait une sorte de pâte brun-rouge qui, parait-il, offrait une brillance et une transparence incomparables. Et inégalables si la chair de momie était remplacée par un coeur, qui plus est de sang royal.
Saint-Martin acheta les cœurs de Louis XIII et de Louis XIV, mais n’utilisa qu’une partie du cœur du Roi-Soleil, et le rendit avec le cœur non entamé de Louis XIII à la Restauration (1815). Martin Drolling, lui, avait acheté une douzaine de cœurs, dont ceux des reines Anne et Marie-Thérèse d’Autriche, de Monsieur, frère de Louis XIV, du Régent Philippe d’Orléans, ou encore de Madame Henriette, fille de Louis XV. Deux peintres ne se font pas prier pour acheter les cœurs trouvés lors du sac de Saint Denis.  Il y a Pau de Saint Martin et Martin Drolling. Originaire d’Alsace, où il est né en 1752, Drolling se porte acquéreur des cœurs de Anne d’Autriche, de Marie Thérèse d’Espagne, des reines de France. Du régent aussi. Il les débite en petits morceaux, avant de les écraser et d’en faire de la peinture. Ce qui fait que si vous voyez un jour « Intérieur d’une cuisine » au Louvre, ou « Le marchand forain », ou encore « La maîtresse d’école » vous saurez que tout ce qui est brun, vient de cœurs royaux. 

Autrefois j’utilisais du Caput mortuum. Plus pour le plaisir du nom je crois que pour la couleur elle-même qui est d’ailleurs très belle.

Le terme vient de la manière qu’avaient les alchimistes de nommer les produits quelconques de leurs opérations à l’aune des parties du corps humain: tout ce qui se volatilisait dans les distillations était un esprit en général et lorsque la matière mise en distillation avait perdu toute sa partie volatile elle était comme un corps sans âme. C’était pour ainsi dire une tête humaine d’où les esprits s’étaient envolés à l’instant de la mort. De là l’expression de « caput mortuum.On trouve cette couleur sous le nom de colcotar, ou colcothar (de vitriol), rouge d’Angleterre, rouge indien artificiel, rouge de Venise, rouge de Mars

Hier on a traversé les Buttes Chaumont. Beaucoup de monde.

Que faire de ce Dimanche.

Note retrouvée: COPEAUX

La collection de la Maison Littéraire de Victor Hugo comporte aujourd’hui plus de 4500 pièces : livres, gravures, photographies, lettres, manuscrits,   copeaux. Les copeaux sont des brouillons que Victor Hugo écrivait instantanément lorsqu’une idée ou une intuition lui venait à l’esprit. Il les notait immédiatement sur tout ce qui était à la portée de sa main : une enveloppe, la page de garde d’un livre, le dos d’un télégramme, etc..

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