
Oiseau tombĂ© du nid. Il n’a pas survĂ©cu
Humeur plutĂŽt triste car M. ne va pas bien. J’angoisse Ă l’idĂ©e de recevoir des SMS qui me disent sa souffrance. Peinture toujours. Le peintre dans son atelier. Il a un visage grimaçant et odieux, il est en colĂšre, tout tombe, des livres sont au sol. L’un tire au revolver sur une personne hors champ, l’autre peint avec rage un portrait de Scutenaire et on peut lire  » Le contraire est toujours vrai » . Ici c’est la reprise d’une gravure  » Born a genius »: Un peintre, tĂȘte dans les mains, se recroqueville sur sa chaise. La palette est tombĂ©e et un personnages armĂ© d’un marteau le menace. Il va le frapper dans un instant. Dans un livre au sol on peut lire: We can help you to be a great artist , suscribe here.
3 aout. Le dĂ©part sera demain. Je nâaime pas du tout partir dâici. R. Non plus .
Compte Ă rebours
Hier la soirĂ©e Ă Gonfaron avec les voisins du hameau. Personne nâest venu cet Ă©tĂ© exceptĂ© A et AL lâautre soir. JâĂ©tais trĂšs contente. Le monde ne me manque pas, je jouis de cette libertĂ© totale / Aucune contrainte pas de repas Ă prĂ©voir, pas dâaccompagnement touristique et des conversations plutĂŽt dâordre mĂ©tĂ©orologique ou jardinier. Jâadore quand P me montre un petit insecte sur une racine, un haricot trop petit cette annĂ©e, quand elle me tend en grimaçant une tomate »pas belle« . Les poivrons ont brĂ»lĂ© sous le soleil. Les graines ne sont plus comme avant!. Elle fait des boutures, replante ceci et cela, me montre le millepertuis et mâoffre un flacon pour soigner les brĂ»lures P. Passe le soir « porter la radio aux sangliers « afin de les dissuader dâapprocher. Je ne sais pas si câest trĂšs efficace. A est plus au rayon culinaire et nous fait des pan bagna dĂ©licieux. Ce midi elle nous portera les lasagnes. Miam. Sans rire, les tomates cette annĂ©e ne sont pas bonnes, on a mangĂ© des pĂȘches dures comme du bois qui ensuite sans murir se plissaient. Donc direction les poules si elles ne sont pas trop difficiles. Dâailleurs elles ne veulent plus de blĂ©. Cette annĂ©e Juin a Ă©tĂ© fĂ©rocement chaud. Câest mieux maintenant avec le temps qui se couvre un peu lâaprĂšs midi. CotĂ© culture, nous sommes allĂ©s Ă Draguignan voir lâexposition FantĂŽmes, pas inintĂ©ressante mais trĂšs conventionnelle/ Commissaire Charlier. Ensuite, oh une librairie tenue par une dame chinoise. Je demande le livre conseillĂ© par AB. Elle ne l’a pas. Je prends un polar , R un truc de philo. Je prends Ă©galement Les raisins de la colĂšre. Depuis Ă l’Est d’Eden jâai lu La perle . Relu un Simenon en mâĂ©tonnant toujours des atmosphĂšres quâil crĂ©e Ă merveille. Ca sent la soupe, lâhumiditĂ©, les Ă©pluchures, le vin qui tache une table de bistrot. Il y a des poĂ«les, des gros manteaux dâhiver, du brouillard Boulevard Henri IV, Ă©videmment la pipe ( me demande toujours en traversant Cogolin et ses fabriques de pipe, qui aujourdâhui achĂšte ça. MystĂšre. ) Oui câest trĂšs physique ce que lâon ressent, les bonnes odeurs de la cuisine mijotĂ©e de Madame Maigret, celles dĂ©plaisantes de la loge de la concierge.Il y a Ă©galement la description d’in repas dans un bistrot de banlieue. MisĂšre, la diĂ©tĂ©tique on oublie et on prend aprĂšs le vin, un cognac. C’Ă©tait un lapin je croie et quoi, sais plus, mais monstrueux; Rien qu’en lisant on a envie de faire la sieste. Je nâĂ©tais pas retournĂ©e Ă Draguignan depuisâŠ. A lâĂ©poque nous y allions car ici il nây avait pas grand chose. Il y avait un bouquiniste et j’avais achetĂ© deux tomes du Journal de Delacroix. JâexagĂšre: Il y avait une assez grande librairie papeterie au Luc. Ainsi que des commerces aujourdâhui fermĂ©s comme partout, un dĂ©sastre. Plus de magasins de journaux, donc plus de station au cafĂ© pour les lire Ă lâombre, plus de cartes postales « locales ».On envoie plus rien. Une boulangerie a rĂ©ouvert ainsi quâun petit boucher. Autrefois le boucher câĂ©tait quelque chose. Raciste sans aucun doute. Il ne doit plus ĂȘtre de ce monde, confit dâalcool aprĂšs que sa femme qui avait passĂ© sa vie Ă la caisse, petit-gros cochon au sourire commercial, prĂ©posĂ©e en plus aux oeufs et aux olives , se soit envolĂ©e au pays de lâamour pour un autre corps de mĂ©tier « de bouche « .
Moi qui dĂ©teste bricoler jâai poncĂ© ( l’horreur ) , repeint les tables et la porte et les petites barriĂšres. Partie comme jâĂ©tais, le hameau a failli devenir tout vert. A cĂŽtĂ© il y a prĂ©paration des lasagnes. On a aussi fait LA/THE soupe au pistou annuelle! Quoi dâautre? On mâappelle de la terrasse dâĂ cĂŽtĂ© pour quelques moules Ă la crĂšme en guise d’apĂ©ritif .Pour nous c’est un repas. . Je photographie Bob Wilson ainsi que les quelques lignes de lâarticle oĂč il est question dâAndy DeGroat qui a partagĂ© sa vie et travaillĂ© avec lui un moment. Je racontais Ă R, que jâavais accompagnĂ© Andy pour voir lâopĂ©ra de quatâsous et quâensuite il mâavait gentiment invitĂ©e Ă diner avec Bob et lui. Prise de timiditĂ© jâavais dĂ©clinĂ©. En quelle annĂ©e Ă©tait-ce. En 2010? Pas possible ⊠Andy est mort en 2019. Jâai aussi une photo de LibĂ©ration Rogerio Reis, la joie dont je ne sais rien, puis des masques de théùtre No et diverses oeuvres de lâexpo FantĂŽmes: Maurice Sand, Victor Hugo ( le livre des tables et des dessins spirites en vogue Ă lâĂ©poque ) une archive oĂč lâon voit danser des Indiens et aussi la photo de la maison de Winchester. Beaucoup de choses viennent du Laboratoire anthropologie, archĂ©ologie, Biologie de Montigny les Bretonnes; Jâen ignorais lâexistence. Mais aussi des prĂȘts du V&A musĂ©um, du MusĂ©e dâart et dâhistoire de GenĂšve etc⊠La table avec le matĂ©riel du chasseur de fantĂŽme est drĂŽle, un magnifique vase de Daisy Makeig-Jones oĂč lâon voit des fantĂŽmes et des chauve-souris, le fantĂŽme dâHamlet est une belle marionnette, lâĂ©dition de LA maison hantĂ©e illustre par Odilon Redon . Niveau contemporain c’est sans surprises : Bilal, Sophie Calle, Boltanski, Alain Fleisher …
Jâai enregistrĂ© une peinture de Edward Burra: 1934 Skeleton Dance, un article sur les punks de Berlin dans les annĂ©es 80 et un courrier de Calder qui demande conseil Ă ProuvĂ© pour un stabile. Jâai aussi le FantĂŽme du dĂ©part de Brauner ainsi que son loup-table que jâai vu dans je ne sais quelle exposition au centre Pompidou.Quand je regarde les quelques photos de la plage le matin Ă 8h, jâai dĂ©jĂ une petite nostalgie et quitter cet endroit me ferait presque pleurer comme un enfant « qui ne veut pas partir «. Jâai nagĂ© rĂ©guliĂšrement jusquâĂ la maison quâavait fait construire Sarah Bernhardt. Jâavais un soir aux Mayons photographiĂ© un gros garçon dâenviron 12 ans, chargĂ© dâun seau de churros de plus de 20 cm de long… Il rayonne en brandissant son chargement de graisse et de sucre. . Lâhorreur. Suis allĂ©e lui parler mais il nâa pas levĂ© les yeux de son tĂ©lĂ©phone . Il regardait du rugby sans se soucier de ce jour de fĂȘte patronale avec ses tambours, retraite aux flambeaux et bal.Â
Photos de la Vente de Lucerne. On y voit sur une estrade, un prĂ©posĂ© en blouse blanche, ses jambes et ses pieds tout au moinsâŠÂ qui brandit un Chagall.
Puis dans les photos les Ă©tapes des peintures. Câest toujours mystĂ©rieux de voir comment ça se passe. MĂȘme pour moi ! Comment on en arrive « là « et par quels dĂ©tours, stagnations, effacements, repentirs etc⊠Demain sĂ©ance « roulage » traditionnelle. JâespĂšre que la voiture ne sera pas top envahie.Â
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