
Ex-Voto dans l’église de Carces
Temps gris et nous sommes contents. La température comme dirait Madame de Sévigné météorologue ( Le froid me chasse ) a baissé. Hier c’était soirée théâtre sur la place. On était sidéré de tant de vulgarité. Tous les poncifs, toutes les imitations ( le noir, l’arabe, le portugais etc) . Un festival d’horreur qui nous a fait rire non pas à cause de ce que l ‘on voyait mais par l’horreur du truc et l’étonnement, le mot devrait être plus fort, quand à ce que l’on a entendu.. . Je savais que ce ne serait pas un exemple des tournées de la Comédie Française ou Renaud Barrault pour les plus anciens mais quand même…. Je n’aime pas les comiques comme on dit, les stand up etc, toujours j’y vois ce que le » français moyen » déguste avec plaisir. Les poncifs racistes même si c’est pour rire… Hum hum limite limite.Bref.
Depuis le retour des Alpes, j’ai recommencé à travailler le 3 juillet exactement. J’ai plutôt recommencé à ramer. Je n’ai envie que de lire. Commandé des Agota K : L’analphabète etc, théâtre. Nous avons beaucoup discuté de cette écriture là. Si minimale, si bizarrement simple. Je viens de commencer à L’est d’édentées ( voilà la preuve de l’insupportable ) , à l’Est d’Eden, jamais lu bizarrement . Je suis captivée dès la deuxième page. J’ai fait un saut chez Stendhal ( La chartreuse de Parme ) qui me fait sourire dans les descriptions du champ de bataille et des réactions de Fabrice, mais ça m’ennuie un peu. J’y reviendrai plus tard. J’ai lu aussi ( sur les conseils François Angelier dans le Monde, L’enquête de José Saer. Ce genre de livre qu’on aime surtout quand on l’a terminé et pas abandonné. Sorte de polar, franco-argentin, tarabiscoté dans le style me semble-t’il ( sentir l’intention, l’effort, la construction) – Bref voir l’échafaudage me semble t’il. J’ai , je l’avoue sauté des lignes. L’intérêt est que ce n’est pas un polar traditionnel, mais ….Trop sophistiqué pour moi, entre réalisme magique et … je ne sais pas. Avec Borges qui plane évidemment. Il y a cependant de beaux moments, des choses inattendues, des points de vue peu courants. Une conception du temps qui si elle n’est pas nouvelle ( le fleuve, les souvenirs, l’enfance, les descriptions longues, la contemplation qui va du paysage du fleuve, aux flocons de neige observés par la fenêtre-description fait est refaite- c’est dit et redit, répété de la même manière comme si un seul paysage d’hiver était possible, figé, gelé… Le symétrique étant la belle description en Argentine des papillons blancs Je ne connais pas cet auteur . Pas du tout. Mort en 2005. Que ce soit bien clair, l’âme comme on dit, est, semble t’il, non pas limpide mais marécageuse. dit-il.
Lu aussi un polar d’une italienne, volcan noir ou je ne sais plus. Ce qui me plait c’est que ( c’est facile ) cela a lieu à Catane et qu’on y découvre autour de l’Etna et des cendres qui parfois tombent sur la ville – tout un vocabulaire culinaire : gâteaux, spécialités de Palerme, etc… Je retournerai bien en Sicile. Mon souvenir le plus récent est celui de Bagheria … Le plus ancien date de 1983 je pense. En voiture. Noto, Piazza Armerina etc. Magique / Port Empédocle dont le nom nous avait attiré et trompé, car ne nous attendait qu’une lumière couleur soufre étrange et un paysage hyper industriel. Adieu rêves mythologiques et espoir de rencontrer des descendants d’Ulysse. Je ne sais plus qu’elle est la dernière éruption du volcan. Je regarde : 1983 puis 1984 . Je me souviens de ces paysages inquiétants si noirs et du petit hôtel qui avait été littéralement englouti. Au loin j’avais aperçu des vulcanologues comme des apiculteurs au ralenti ou des cosmonautes. Il y a eu aussi le festival des marionnettes siciliennes qui n’avait absolument rien de touristique. J’ai pas mal filmé un spectacle . Il faudrait retrouver. J’ai sans doute déjà parlé de l’atmosphère de Palerme en juillet 1983, des courses poursuite avec la police, des salles de restaurant fermées avec impact de balles et salle dévastée, et de la soirée au Charleston à Mondello. Nous y avions une petite table sur la mer. Une grande table d’au moins 20 personnes était dressée. Chaque invité venait baiser la main de ce qui nous a semblé être un parrain. Ca l’était d’ailleurs, comme dans un Scorsese . On était stupéfaits, sans oser regarder avec trop d’insistance, les costumes rayés et les chapeaux, comme si une assemblée de figurants attendait son tour pour une scène.
Je n’ai pas tellement envie de peindre et pourtant je travaille régulièrement. C’est mystérieux. Je crois très bien m’adapter au fait de ne rien faire: Lire, rêvasser, réfléchir. Pas suffisamment pensé à Bruxelles : Le destructeur sera le titre inspiré de la photo de Scutenaire prise par Magritte. Il porte un costume à carreaux. De longues chaussettes blanches et il me semble que c’est un balai-brosse qu’il porte en bandoulière. Il a un drôle de rictus sous son chapeau . Ici presque pas de réseau. Je bricole avec mon téléphone en partage de connection. Ca ne me déplaît pas de ne pas tout trouver tout de suite. Bon. Hop direction l’atelier sous le ciel gris.
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