J’entends par la fenêtre parler Italien et Français. Piémontais aussi et je ne comprends RIEN . Accents du Sud. J’étais à l’école avec ton père . C’est ce que j’entends. Au bar de l’autre bar il y avait un allemand qui sans aucun complexe écoutait à fond des chants de sa patrie . Un truc de fou. ; Ca a commencé à m’agacer. J’a pensé à Heino le chanteur allemand limite limite avec ses cheveux blonds et ses lunettes noires. Il a dans les 90 ans et je le regarde sur Instagram. Donc je n’ai pas bougé. Les voisins que l’on ne connaissait pas nous ont dit : On vous laisse la musique. Moi j’ai dit que je gardais ma culotte de peau . Ils ont ajouté et la plume au chapeau tyrolien. C’est finalement du racisme . Mais avec R. nous avons dit bien pire utilisant les Schleu et Boches en riant comme des neuneus ( oui pardons je dois blesser quelqu’un ) . on nous a demandé si on pouvait nous photographier parce qu’on était beaux!!!

Je ris en regardant des photos que j’ai prises sur la place de Gonfaron: 4 personnes qui boivent ce que je suppose être des cocktails dans des verres abominables, Ce sont des tonneaux surmontés par des palmiers en plastique et une paille géante. Je ne sais pas si c’est drôle, si c’est plus triste que  ridicule ou le contraire.

Dimanche 29

Hier vernissage de l’exposition Barbara Hepworth donc je ne connais pas grand chose à vrai dire. On sent l’époque et les influences ed Brancusi à Pevsner, de Giacometti surréaliste à Moore. Les travaux sur papier ne m’intéressent pas beaucoup. Mais l’exposition est belle. Le catalogue, lui,  avec textes en blanc sur fond bleu est moche.

Hordes de motos depuis l’endroit où j’écris à la Brigue. Comme un serpent ma mue se poursuit, il faut dire que cette année j’ai gagné le prix des coups de soleil.

Nous sommes arrivés hier dans cet endroit dont j’ai rêvé toute l’année.  Il ne s’y passe rien, c’est le bout du monde. ( En reculant dans le temps et en allant vers le 29 juin de l’an dernier je parle sans doute de la raison de ma venue ici: La chapelle Notre Dame des Miracles découverte sur d’Instagram de Eric de Chassey. J’aime le petit hôtel où nous sommes. C’est très simple et c’est surtout très bon. Hier «  oeuf parfait «  dans un velouté de courgettes aux lardons. Choux farci… Ce matin je suis allée marcher 2 heures. Je constate évidemment que je ne rajeunis pas: Moins assurée de manière générale à marcher seule. Les genoux bof bof surtout en descente et un peu l’angoisse de la montagne. Il faut dire que je ne suis pas vraiment entrainée même si je suis en forme. De plus je me suis empressée de perdre ma bouteille d’eau au bout de 15 mn. Je regarde par curiosité des circuits notés « très difficiles «. Via ferrata dans l’air. J’ai horreur de ça, ça m’a toujours fait peur. Ce n’est pas pour moi ça. !!!! J’imagine la vie ici avant la guerre de 14 disons. Quel isolement! Hier on a vu des gros camions chargés de moutons. Transhumance. On papote sur la petite terrasse. Il y a toujours un imbécile de service qui parle bien fort. Celui-ci est monté en  boucle contre les marocains et dit que bientôt on ira voter en babouches et djellabas . No comment.

J’ai oublié de dire que la semaine dernière nous sommes allés voir l’exposition Polke à Arles  ( fondation Van go… .Ma phrase s’arrête car R. Le patron de l’hôtel est en panne d’oeufs et me demande d’aller lui en prendre 60 au marché. —« Demande Anamaria ». J’ai foncé. Parce que ça me faisait vraiment plaisir d’être soudain un peu comme quelqu’un « d’ici ». Comme lorsque l’on est enfant est qu’on est bien fier d’avoir une mission confiée par un adulte. J’ai davantage la sensation de compter que lors d’une de mes expositions!!!!. Donc Polke. Belle exposition. Mais j’admire Polke.. et j’aime bien cet endroit. Je n’achète pas le catalogue mais un autre livre.  Nous n’entrons pas dans Arles. Entre parenthèses la librairie Acte Sud est incroyable. J’achète ( parce que je lis que que ça se passe sur l’Etna et à Catane ) un polar Italien  de Cristina Cassarscalia: Sable noir, un autre de Chester Himes   avec les deux commissaires noirs aux noms incroyables: Cercueil et Fossoyeur …. C’est une traduction bien sûr mais je suis affolée de constater le nombre de fautes. Pas de simples coquilles mais des fautes qui ne peuvent exister à mon sens qu’avec l’assistance d’un truc d’IA. Je n’ai pas sous les yeux d’exemple, mais outre le fait qu’on marche sur des frottoirs deux fois de suite,( ça c’est ce que j’appellerais une coquille possible )  des phrases perdent leur sens exactement comme lorsqu’on dicte un SMS, ou lorsque j’ai eu une interview à corriger: Un désastre d’avoir à déchiffrer ce que l’on a dit et qui a perdu son sens parce que le magnéto est sourdingue, parce que un son interfère, parce que. …J’ai fait des cornes dans le bouquin quand j’ai débusqué les fautes. Gallimard, allo???. 10 exemples de ce type en 120 pages. Cela en plus coupe la lecture et vous fait sortir du récit. C’est surtout très inquiétant. 

J’achète le pamphlet « Toutes les époques sont dégueulasses » de Laure Murat,  ainsi que Saint Simon tome 1 ( jamais lu Saint-Simon , la Chartreuse de Parme, Hitler et les neuf muses de Alfred H.Baar. j’ai pris aussi A L’est d’Eden, jamais lu. Et un petit livre de Strinberg Du hasard dans la production artistique. Tout cela pour dire que l’été je pars avec des livres que je ne lis pas et en achète d’autres. 

Oui. Bon. Donc après Arles nous filons aux Saintes Maries de la mer. Il n’aurait pas fallu attendre davantage car il commence à y avoir du monde. Ce doit être terrible en saison. Et sinistre en hiver .Petit hôtel sans intérêt à deux pas de la mer. Mer hyper plate, atmosphère étrange de bout du monde. Dans l’eau à 7 h du matin. Je vais voir les ex-votos dans l’église. Les rues sont moins laides qu’à Saint Paul de Vence, mais on y vend des tas de saloperies qui vont du panini à la botte Camarguaise bien typique. Chevaux blancs, crinière au vent et flamands roses en peluche . Guitares et autres « Gitaneries ». Retour . Je me dis que cette fois ci je veux absolument voir la Sainte Victoire de près. C’est vraiment splendide et impressionnant. Je ne sais plus le nom du village que l’on traverse en quête d’un café ouvert ( il fait très chaud ) .Voilà. On est contents. On rentre et c’est bon à chaque fois de retrouver le hameau. 

Le tunnel du Col de Tende est réouvert, mais j’ai honte de dire que ces tunnels m’angoissent !!! Les routes par ici sont impressionnantes avec des sacrés virages en épingle à cheveux. Pour peu que des cyclistes descendent… Discussion avec les locaux quant à la réouverture… Hum hum. Les mots mafia et politique sont présents.

Bon j’aurai fait 10 km aujourd’hui ce qui n’est à mon sens RIEN. Allant vers Saint Dalmas de tende, j’ai rebroussé chemin car un passage absolument basique m’a fait peur et que j’ai eu le vertige; Je suis mécontente de moi. Pourquoi soudain c’est en gros caractère ? On reste un jour de plus; Ca me plait que le 1 juillet soit ici. Pour deus raisons:

Mon anniversaire et le dernier jour où j’ai vu R. en 2016. Le lendemain il n’était plus de ce monde.

^{Dessert Copistes à Pompidou Metz}

20 JUIN 

Je retrouve ces photos du dessert à Metz. Je n’ai pas eu le courage de photographier toutes les assiettes mais il semblerait qu’il y ait eu ce soir là peu d’iconophages

Comme à chaque arrivée c’est :1 Le coup de soleil généralisé et 2 les herpès douloureux autour de la bouche qui vont dans deux jours faire de moi une martyre embrassée par un chien. J’oublie les yeux gonflés qui font de moi une grenouille

Donc prix de beauté assuré à nouveau.

Arrivée Lundi et R. aussi. Mardi la mer. Avec la déconvenue de trouver la route des Mayons effondrée et non réparée ce qui va nous rallonger de 15 bons kms et nous mettre dans des embouteillages. 

Je m’interdis de travailler et ce n’est pas facile. Coté atelier Paris, le petit oiseau s’est sauvé et une pie l’a remplacé. Ce qui me fait beaucoup rire. Je dis à Y que c’est sans doute le petit qui s’est déguisé. 

Le départ a été retardé car je voulais partir tranquillement après rendez vous santé R. Moi IRM genoux. Ou plutôt genou car on n’en fait qu’un à la fois. Dentiste. Âge… Bouh… . Je sens ces saletés de genoux quand je dois peindre le bas des peintures; Les réjouissances commencent : mal ci mal là. 

Pas encore essayé ma nouvelle monopalme. Aujourd’hui suis maussade à vrai dire. Lecture du polar conseillé par François Angelier ( le premier l’abonné de la ligne U est un peu désuet d’où son charme- Paris dans les années d’après guerre, mais une peu tarabiscoté. Vieillot à vrai dire; Je préfère largement Boileau Narcejac dans le genre. Plus concis, plus simple, plus efficace.. Relu les 7 filles de Simenon qui trainait ici. Il y a très peu de livres dans cette maison où je ne viens qu’une fois par an. Beaucoup plus dans le Forez.. Le deuxième polar est très bien-Casse de voitures et compressions contenant des corps , mafia oblige avec l’Apiculteur. Commissaire allergique à la vue du sang- il s’évanouit. Psychanalyste. Doigts coupés lors d’interrogatoires. Enveloppe à déposer. Chien à trois pattes. Enlèvements et corps dans des coffre de bagnoles. Ai commencé la Pléiade de Poe. Avais oublié le gorille la rue Morgue mais HOP FROG m’était familier puisque le nom apparait dans une peinture ancienne. Par contre ne me souvenais plus du nain et de sa partenaire, du lustre et des 8 gorilles en feu . Magnifique. Est ce qu’il faut en faire quelque chose? Je réfléchis à Metz. 

Metz, c’était très sympa. On a bien ri avec Bertrand Lavier que je n’aurais pas imaginé si amusant. Notre Karaoké n’était pas mal! : « Sous aucun prétexte je ne veux « juste après Jeff Koons . En parlant e lui quand même la crevette gardée par deux filles sur un stand ( gagosian? ) à Bâle…. Bref. Où ai je lu quelque chose à propose de Fagotin et de Turlupin. Regarde des masques du Tibet. Le voisin siffle. C’est Samedi. Retrouve dans mes photos des captures des Niebelungen , vu avant le départ sans doute sur ARTE. 

Hier c’était majorettes sur la place. Une tente sert de loge, la sono est lamentable. Tout d’ailleurs est médiocre mais on ne peut reprocher à personne de tenter quelque chose pour clore l’année. On se demande d’ailleurs qui est encore intéressé par cela. Je demande à mon ami Wiki et je pense que Donald E Russell, paléontologue qui surgit du fond de je ne sais quoi sur l’écran de mon téléphone n’a rien à voir avec cette affaire. 

Les majorettes ont un bâton qui est « manipulé en circonvolutions artistiques «. Hum hum. Bon tout cela était aussi laid que sympathique, aussi approximatif qu’un peu ennuyeux, et peu gracieux à une ou deux petites exceptions près. Rêve du Who’s Who dont une représentante me demande si je peux certifier que je connais des gens «  connus « . Je me fâche. 

Bon. Tentons de nous reposer .

Etre infecté de misanthropie Le scarabée d’or . Je me délecte mais la lettre volée m’ennuie je je confesse. R me dit qu’il faut lire ce qu’en dit Lacan

En arrivant aux explications de la présence sur le morceau de parchemin, du dessin de la tête de mort apparu près d’une source de chaleur, je me suis souvenue de certains de nos jeux dans la  cuisine . Il y avait là une table centrale en matériau «  moderne » et elle pouvait se replier ce qui évidemment comme pour toute table pliante de ma connaissance ne fût jamais fait. J’avais reçu à Noel un bureau de poste bleu outremer , sorte de boite-guichet avec tout le matériel Nécessaire aux envois de toute sorte, de la simple lettre au télégramme. Il y avait des billets, des pièces, un petit pèse-lettres une mappemonde je crois. Des tiroirs. Des tas de tampons. ( C’est ce que je préférais ) Donc nous étions tantôt la postière tantôt le client. ( je suis la gantière, je suis le bottier ) De fil en aiguille nous avons un peu abandonné la poste, nous concentrant sur les lettres. Et un beau jour nous avons commencé une correspondance. Il s’agissait, dans le noir et à la lumière d’une bougie d’écrire avec une plume de je ne sais de quel volatile, sans doute un faisan, à l’époque où mon père chassait. Le plus beau était de rendre ces lettres secrètes car nous avions réquisitionné du jus de citron pour ce faire. Il faut dire que nous étions devenues spécialistes en épistolaire amoureux. Je donnerai cher pour en voir aujourd’hui le contenu !!!!

Dimanche déjà une semaine que j’ai quitté Paris …  

Les coups de soleil s’éteignent gentiment et mon nez pèle. On est réveillés par les oiseaux qui piaillent copieusement. La voisine m’a prêté une nappe pour le repas d’hier soir et un flamand rose vert aux pattes oranges lève le bec vers moi. 

Hier chaleur accablante. Nous sommes allés retirer de l’argent au Crédit agricole local en courbant l’échine. Le soir nous avons ri en imaginant un couple qui passe ses vacances d’un lieu climatisé à l’autre: Distributeur de billets, entrée de supermarché, et autres lieux publics. Voiture évidemment. Les vacances seraient ainsi une sorte d’Odyssée plate mais où il ferait bon prendre le frais ou même le froid. J’ai imaginé quelques dialogues Beckettiens ou quelques situations de théâtre de Boulevard. Il faut imaginer deux personnages en manteaux assis dans ces lieux de passage impersonnels. Hier à la boulangerie ( grande avec 10000 pains et autres pizzas, gâteaux, trucs sucrés ) j’ai acheté un pain et on m’a dit que le deuxième était gratuit. Ma première réaction fut de décliner l’offre: Je n’ai pas besoin= ça finira aux poules. Puis j’ai pensé aux voisins. C’est incroyable cette incitation à consommer. On a imaginé acheter une voiture et en avoir deux, une maison… Un râteau que sais je. La vie en double en quelque sorte. 

On n’a pas eu le courage d’aller à la fête de la musique à Gonfaron et on est restés sur la terrasse.