Eteindre la lumière

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Ceci vient d’IVRY, 4 rue Emile Zola.  

Finalement cette visite m’a un peu donné le bourdon. Cette maison de MIlly, morte. Bien morte.

Alors pendant que tout le monde parle et travaille et suggère etc… (Là il y aurait ceci, là cela, oui mais il faut absolument que les deux palmiers y soient, où était la main rouge, le buste? ), où est la main rouge, là la voix de Cocteau, là des images punaisées… ),donc pendant ce temps je cherche des micro indices, des restes de vie.

Ce sont les interrupteurs qui me troublent. Il n’y a pas plus ordinaire que ce bouton pour allumer ou éteindre, glisser sur le (la?) bakelite/ en parlant , en riant.

Mais c’est un index osseux que je voyais monter et descendre. Ce qui est terrible est de comprendre que tout geste aussi minuscule soit-il représente la vie. Et puis le thermostat du chauffage réglé sur le chiffre 19, et au dos d’une porte cette étiquette arrivée là je ne sais comment.

Dans la cuisine et dessiné sur un papier écossais, une cible au crayon: 1, 2, 5 et au centre quelque chose de peu lisible, une tête avec deux points pour les yeux et un oiseau?

Deux radiateurs blancs disposés là dans la chambre à alcôve rouge deJ.M. Disposés comme dans “Les enfants terribles” d’ailleurs.

Le carrelage ocre rouge et blanc, la peinture du château…

Et puis les papiers peints. J’en arrache un petit morceau et aussi un petit bout de tissu.

Je me disais qu’il fallait fermer tout cela, laisser la vie reprendre-que quelqu’un maintenant s’y installe et y VIVE- Pas de reconstitution. Rien , laisser le jardin en paix, laisser l’eau stagner et les orties, laisser les canards s’envoler vers les tours du château voisin.

Oui , c’est un peu triste cette fin des gens, cette fin des choses.

Bon.

Les quatre châteaux

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Je me demandais qui avait fait cliquer l’interrupteur et si la lumière était plutôt jaune, plutôt blanche.

Ce que je savais c’est ce que l’homme ou la femme qui étaient entrés s’étaient amusés du tissu – léopard sur les murs, avaient regardé un instant le jardin et le petit abri dans les herbes, avaient regardé encore les murs de la chambre, puis découvert la peinture au château .

Un château. Deux châteaux. Celui d’un conte de fées, aux toits bleus et tourelles grises, et puis sur un escarpement un autre sorti tout droit d’un récit de bataille , bien solide et fort près d”un tout petit arbre.

Deux châteaux… De l’herbe verte, une colline et au loin un tout petit toit rouge. Au loin encore deux cyprès et des montagnes bleues, un ciel bleu pâle des nuages blancs

Quatre châteaux perchés et surplombant un lac .

Deux fleurs blanches au premier plan.

Quatre châteaux de Seigneurs bons, mauvais, méchants, faibles, criminels, sanguinaires. Quatre châteaux de fantômes derrière un rideau rouge peint directement sur le mur.

Je ne sais pas s’il y avait un feu dans la cheminée, une horloge, des chaises et si l’homme ou la femme qui regardaient cette scène, allaient rester une nuit ou davantage.

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