L'horrreur

L’horreur c’est quand on est bien. On sort de la Cérémonie Brigadier ( les Molière en court et en sympa ). Il fait beau, nous marchons à Montparnasse. On va boire un verre?

—Oui.

—Au Select?

—Non. Allons chez Tschann voir si on trouve Le lotissement du ciel qui est resté à l’école.

Nez au vent, des gens mangent des crêpes , d’autres vont au ciné. D’autres n’ont pas fini leurs sushis, d’autres boivent des bières.

Un type écrit en terasse. un autre passe, cape de velours noir au vent.

Dôme.

_”Actually, we’d like De Niro”.

Je dresse l’oreille.

Une fille et un type en terrasse ont en main ce que je reconnais comme un synopsis. ( Mais à quoi voit on en deux secondes, voir sans voir que ce n’est pas un RV ANPE? La mise en page d’un document juste vu en passant….)

Le troisième, je ne vois que son dos. Mais après avoir entendu ces mots, je me retourne. Celui qu’on ne voyait pas, c’est David Lynch.

Là.

Je fais un peu province à regarder même si je ne suis pas groopie, mais on ne peut pas dire que les gens le reconnaissent. Moi je le vois là, comme une statue. Il est drôle ce type. Il est comme une photo. je veux dire comme mort. C’est marrant.

Je repense à ses peintures que je n’aime pas, à Elephant man que j’aime, et a une animation à la Fondation Cartier où une bestiole grimpait sur une maison et redescendait de l’autre côté.

Tschann. Le lotissement et les Voyages de Gulliver.

—On va à la Closerie?

—Allez.

—Mais on boit juste un truc, je préfère dîner à la maison ( c’est moi qui parle)

Entrée Closerie

Eh , R…!!!!

C’est Sam et Ana , et leur petite fille qui sont là.

Moi:

—Alors Samuel tu te la pètes toujours autant?

J’aime bien dire ça, j’accable Armelle de “ça”: —”Armelle tu te la pètes avec ton blog “etc…

Samuel me dit :

—Mais pourquoi tu me dis toujours ça?

— Pour t’emmerder sam, et ça marche.

Bref… Oiseaux, salut, bisous. On entre. Table Beckett. On décrit les gens, on est bien, un vieux beau arrive. magnifique; Le vieux style, la veste rayée, pas encore le cigare….

On devise, on rit et arrive le pire.

—Monsieur Dumas, comme je vous aime ( bon jusque là ça va, on connait et c’est même sympa…)

—Monsieur Dumas,mais vous êtes toujours de ce monde?

Je commence à commencer….

Quel âge?Moi j’arrive de l’enterrement de Macha Beranger…

—….

—Je vous en prie…( c’est moi)

Je peux?( c’est elle)… dit-elle en commençant à s’installer. On est délicats, R. dit qu’on a des choses à régler, et elle nous assure qu’elle n’aurait jamais la grossièreté de s’imposer.

En disant ces mots, elle s’installe à la table à côté.Elle demande du Champagne, commence à parler de Gabin, commence à nous faire chier.

—J’attends Beigbeder… Vous connaissez?

— Comme tout le monde.

—C’est un gros con…

—………

je souris politoniasement.

Elle passe au tutoiement

—Mademoiselle , Madame ou Monsieur?

Je réponds que je suis un mec et que R. est PD. Même un gros PD…

—Ca m’étonnerait car sa femme précédente était jolie ( sous entendu” elle”)

Mon sourire devient vert pâle. Finie la bonne soirée. On a la casse-couille du siècle, celle qui nous tuera plutôt que de lâcher l’affaire. Je commence à me crisper , à avoir mal au crâne et change ostensiblement de position en lui tournant le dos.

Je m’inquiète car si R. s’y met , ce sera un carnage de méchanceté.

Repit. Elle se jette sur l’autre table, à sa gauche . J’entends parler de signe du Zodiaque….Ouf; mais on a envie de se tirer , finie la belle vie, même si cet endroit cosi est passé d’âge, bourgeois, dépassé. On y ètait bien pour une heure avec le piano..

Retour de manivelle:

Alors que nous sommes en train de lire le Monde et de papoter….

Toi je t’aime parce que tu as joué avec Gabin…

—……… ( R; et moi faisons semblant d’être sourds)

—Je vous en prie, s’il vous plaît, s’il vous plaît… ( c’est moi qui implore la paix)

Puis j’en passe. On se tire on lui dit qu’ elle nous emmerde et l’autre table dans son dos lève les yeux au ciel.

—Ah, Monsieur D. comme vous tombez de votre piédestal..!

—Ecoutez ( c’est moi) On ne veut ce soir parler à personne, rencontrer personne, boire des coups avec personne…

Yeux super revolvers et enflammés….

Moi je lui dis que ce n’est pas grave, mais quelle est trop chiante. TROP CHIANTE .

Elle insiste;

—Soyez plus ouverts. Vous êtes dans votre monde fermé…

Ma température a augmenté de 4 degrés en très peu de temps.

Si on faisait ce que l’on doit faire, je l’aurais flinguée et découpée en morceaux cette vioque illisible et en noir comme une vielle courtisane seule.

On la balance aux garçons qui auraient pu, établissement de la sorte oblige s’apercevoir du malaise….

Mais pourquoi n’avons nous pas brutalement demandé à changer de table?

Quelle angoisse.

De retour à la maison, R. fulmine car dans la bagarre il a oublié un livre tout frais acheté.

Quelle tristesse.

Tu veux être mon ami?

On a réchauffé des trucs en en voulant à mort à cette femme ; Dans un bistrot normal, un mec un peu saoul qui s’agrippe c’est chiant mais pas grave. Ca nous est arrivé à tous; Mais la vieille pro de la Closerie ( elle parlait sottement à la table rivale de Sartre, Aragon etc… La totale carte postale….) on n’en veut pas même si…. ( peut -être que, peut-être que… )

C'est drôle cette image

Image Title: The fly catching macaroni, I rove from pole to pole you ask me why, I tell you truth, to catch a ___ fly.

Published Date: 1772

Source: Print Collection portrait file. / B / Right Hon. Joseph Banks.

Location: Stephen A. Schwarzman Building / Print Collection, Miriam and Ira D. Wallach Division of Art, Prints and Photographs

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Conférences.

Les conférences se suivent et ne se ressemblent pas

La première était au Jeu de Paume. Et c’était Antoine de Baecke qui nous endormait. La deuxième celle de Danièle Cohn ( là à propose de Kieffer ) à l’INHA.

J’avais été invitée Lundi soir chez P.M et elle était là , avec Guy et le type du centre Allemand d’histoire de l’Art.

J’avais un peu redouté cette soirée que je devinais avant d’arriver, soirée de spécialistes. Mais ça a bien marché et de tout raides avec silences , on en est venus à beaucoup rire et s’embrasser à la fin. Le vin aide beaucoup. Merci Bacchus!

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“Objectivement -ne t’inquiète pas- je ne m’emmerde jamais et j’apprends toujours quelquechose. Mais j’étais un peu fâchée de ce genre d’intervention où la personne ignore totalement son public, lit et se barre.

Je trouve que pour des gens qui sont jeunes et pas (encore) cinéphiles ça n’incite pas à en savoir d’avantage et que pour les autres ça incite à roupiller.
C’est une parole sèche. Et ça m’énerve cette énumération de connaissances, d’archives pas si passionnantes et sans plus de génie, et surtout d’implication. Bref. Hier , tout le contraire, un truc à INHA dur Nietzsche , Wagner et le couple antagoniste dionysien/apollinien. Un peu au dessus de mon niveau je dois bien le dire, mais brillant, pas une note, quelqu’un qui te regarde en parlant, établit des silences pour poursuivre sa réflexion. C’était Phillippe Morel qui l’avait invitée dans le cadre de son sujet Bacchus
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