Comme une vieille anglaise de XIXeme
Monsieur Du Miroir.
Hawthorne, nouvelles
"Dans la vie on devrait tout essayer sauf l'inceste et la danse folklorique" Christopher Lee
La famille Aubrey / Fin
La première grande peinture est terminée et déjà recouverte sur le mur par une autre toile. J’ai envie de travailler. Je suis rassurée. J’avais peur d’être paralysée. Non. C’est plutôt le contraire. J’ai toujours l’impression d’avoir au -dessus de la tête une épée de Damocles- quand vais-je me scratcher?? Ce soir Martine passera prendre un verre. Mal de dos et osteo cet aprem. Je peux tout faire mais m’asseoir et me lever d’une chaise me donnent 50 ans de plus. Je suis bien au hameau. Je lis. Je n’appelle personne. Je regarde et re-regarde les messages qui me font du bien. Suis invitée là et là mais n’y vais pas. « Viens te baigner »… C’est gentil. Hier la pizza aux Mayons. L’inquiétude des attentats. La plage de Pampelonne crispée. Alerte rouge… C’est vrai que tout cela est effrayant. Puis les amalgames…
Egorger…
—Vous voulez des tomates???
Les fruits et légumes poussent sur la petite table de la terrasse et aussi la confiture et l’huile d’olive. Je mange peu. Je donne le morceau de pastèque qui reste aux poules. Le temps passe trop vite. Le mien contrairement à celui d’Emilio qui se plaint d’après-midi trop longues. Je l’engueule. Puis tente de le rassurer. C’est terrible de s’ennuyer. Avec R. on ne s’est jamais ennuyés une seconde, quelque soit la situation. A deux en tout cas jamais. Quelquefois, invités dans des machins qui ne nous correspondaient pas, c’était plus dur, mais on s’en moquait. Ce qui va être difficile, c’est de pousser la porte et de ne plus dire:
—T’es là? T’es où?
—Là
—Où?
Je pense à lui et m’en veux de ne pas être restée la nuit du 1 Juillet. Il m’a dit va… Et à 22h30 je suis partie. J’essaie de chasser cette idée. Mais elle revient. Je ne l’ai pas revu.
La famille Aubrey/ Fin.
Quelle délicatesse ont ces personnalités !. Des très beaux personnages. Le père à interpréter serait merveilleux. Qui? Et le point de vue d’enfants jamais mièvre évidemment, singulier. La musique toujours. Les animaux absents, Kew gardens, la description des fleurs/ Je n’ai pas le livre sous la main/ la maison, les portraits, les vêtements, la morphologie de chacun… C’est comme une eau fraiche dans la quelle on remue doucement les pieds-petits battements- à l’ombre en fixant le vide. Le piano , le violon…
Pensée d’U.
Lac de ? au loin en descendant de ND des Anges
« J’ai quitté la vie normale et productive depuis si longtemps qu’on peut me compter comme une âme morte, une personne enterrée, une sorte de ruine qui ne vit que des souvenirs et disparaît comme un crépuscule morose à jamais… »
Voilà. Départ de V. Je suis seule. Café sur la place.
—Je peux en boire un avec vous?
—Non, ai-je répondu. Je n’ai pas envie de parler. Je lis. La dame a fait un peu une drôle de tête. Je lui ai demandé de ne pas m’en vouloir. Le clan des veuves, merci. Puis la lecture du Monde et de mon livre La famille Aubrey c’est sacré. Je lis l’article de Dagen sur l’expo actuelle à la Maison Rouge. Ce biologiste Russe dont je ne mémorise pas le nom et qui a vécu en HP. Les oeuvres sont magnifiques de fraicheur, d’inattendu. Ca fait du bien.
Le spectacle de Johnny Vegas était très bien dans le genre été au village. On n’est pas restées longtemps. On a ri. C’était intéressant côté public. Un sosie est toujours quelque chose qui met mal à l’aise et qui fascine. Quel drôle de truc d’être un autre. Le devient-on parce qu’on a une réelle ressemblance, ou se fabrique t’on cette apparence parce que cela semble possible de se métamorphoser. Sais pas.
Tout ce que je ressens est bizarre. Je ne me sens pas si mal , avec des pics de tristesse, et un peu comme somnambule.V. a été d’une grande aide, tout en légéreté, comme si moi, je lui rendais service. Je l’ai emmenée hier à ND des Anges. C’était couvert mais splendide au loin les iles. Puis à nouveau le crocodile suspendu, le prieur en gris bleu qui passe par là. Les ex-votos. Comment ai-je pu grimper ça à vélo. Mystère.
Départ pour la piscine. Il faut que je reprenne cette discipline de sport. Pour mon bien être, pour me fatiguer et dormir. Cette nuit a été agitée. Les autres défunts rappliquent . Mon père , ma mère. C’est drôle. Sans doute une sorte de solidarité de fantômes.
Mon nouveau chien invisible mais Blanc-Neige s’appelle Wifi. Ca fait beaucoup rire les enfants ce chien qu’on ne voit pas. Un peu comme les chevaux du livre. Ils le caressent, lui disent donnent la patte, fait la belle, fait la marmotte.Ils l’enjambent quand il est dans le passage. Là je les entends au loin, piailler dans l’eau d’un petit bassin qui les enchante comme ne le ferait peut-être pas une grande piscine.
Seule dans l’eau à la piscine municipale. 1000m. Palmes.
Tout gris orageux. Eclairs. Lourd. Je ne vois pas grand-chose dans l’atelier.
Eteindre l’ordi.
Maintenant.
Emilio
Après une sorte de paralysie de la mémoire, des choses commencent à apparaitre… Le feu de Jivaro . Tu avais dû dire ça en dormant et j’avais éclaté de rire, te répétant le matin cette invention qu’on citait souvent par la suite. Que veux-tu faire?
—Je ne sais pas…. Un feu de Jivaro???
Rires
Coup de fil de Benoit: Tiens le coup!. Je réfléchissais à cette expression hier. Tenir le coup… Hum. D’où ça vient….
Edouard a voulu voir l’atelier. Il m’a dit qu’il avait lui aussi plein d’idées. Puis on s’est battus avec un bâton en criant.
Il y a eu des choses inconcevables , inconcevables à faire rire. La dernière étant celle d’hier. J’envoie une photo de l’atelier à X. On y voit deux toiles blanches: Une agrafée et l’autre au sol. La réponse est:
—Cette photo est troublante.
Je réponds: Pourquoi?
Attention/ Attention….
— »Parce qu’on dirait un linceul »…
Elle est pas belle celle-là???? Merci les amis de me maintenir la tête hors de l’eau.
Oh putain. V. éclate de rire en voyant ma mine défaite , assommée que je suis.
Il y a eu d’autres exemples du genre.
J.L est un vieil ami de R. mais on l’évite depuis pas mal de temps. Il est devenu mytho et pénible.Il va faire un film, il a les producteurs…
Le lendemain de la cérémonie, le telephone sonne.J’entends:
—Qui est a l’appareil?
Je réponds, jean-Louis c’est moi , Helene bien sur. Apres une phrase où il évoque ma peinture il me dit:
—Aurais tu la gentillesse de me donner le numéro de Depardieu.
Je laisse un temps de silence ( temps nécessaire pour que tous les nuages les plus noirs de ma colère se rassemblent en une boule agressive, criminelle, mauvaise, toxique etc… )
—Tu ne me demandes pas comment je vais? Tu ne me demandes pas si je suis triste. Tu ne dis rien d’hier? Je t’ai aperçu… Ca ne t’intéresse pas?
Quant à Depardieu, j’ai deux réponses. 1/ Je n’ai pas le numéro donc je ne te le donne pas. 2/ Je l’ai, ce qui est le cas, et je ne te le donne pas.
Maintenant je vais raccrocher et tu vas remballer ton indélicatesse. C’est dommage.
J’ai raccroché. Il avait déjà , m’a t’on dit appelé le matin.
Ce matin Juliette la doyenne est passée à petits pas avec sa canne.
—Ca va Juliette?
Elle ne s’arrête pas et répond:
— Eh Oue… Quand ça va pas on pousse un peu , et comme ça ça va toujours. Ben oué.
Il faut entendre ceci avec l’accent adéquat.
Entendre ça c’est comprendre que c’est elle qui a raison. Même si parfois.
Premier marché du Jeudi sans…
Hum…
J’évite la boulangère, m’encadre l’ancien boucher et son oxygène qui me raconte son cancer-Merci-Condoléances. Parle avec ??, qui me dit:
—Ca m’a fait un coup d’électricité dans le corps quand j’ai lu ça dans le journal.
Juliette, la doyenne du Repenti
Juliette est une Saute-brega , c’est à dire qu’elle n’est pas d’ici mais du village Les Mayons. C’est très loin, au moins à 10 km dans le massif. Les natifs des Mayons sont grands et sautent avec leurs longues jambes par dessus les bruyères. Je ne sais pas si c’est l’air des Maures qui conserve mais elle marche vite, lit toute la journée et est assez insolente. On rit en la regardant aller et venir. C’est incroyable une telle silhouette pour nous Parisiens.
Hier la mer. C’est bon de nager. Ca vide ma tête vide.
Un verre sur la place de Gonfaron qui n’a plus le même attrait. En rentrant on est coincés entre des camion d’un petit cirque qui va aux Mayons. On roule au pas. Les vignes sont magnifiques et ici on ne risque pas de trouver un touriste. Zero piscine sauf la municipale qui est déserte comme chaque année entre midi et deux.
J’ai recommencé à travailler sans grand entrain je dois dire.
J’ai commencé la famille Aubrey qui est une écriture délicieuse. Merci A.
Nombreux messages auxquels je ne réponds pas. Pas envie de parler. On verra après. On me reproche gentiment de ne pas donner de nouvelles. C’est vrai. Mais c’est réconfortant ces petits signes même si je ne réagis pas. C’est en fin de journée que j’ai le blues. Un livre et ça passe un peu.
Evidemment même si je ne fais pas une tête d’enterrement, je ne suis pas spécialement joyeuse. Les gosses doivent sentir ma disponibilité moindre.
Piscine avec les petits. M. me dit que cette photo lui fait penser à notre grand-mère. Effectivement sauf qu’elle elle ne mettait pas de foulard mais une feuille de rhubarbe pour se protéger du soleil.Elle avait elle aussi un accent à couper au couteau.
Je retrouve un bout de video: Roger en train de rire avec Belmondo et ça me fait plaisir. Marielle arrive vers la fin. C’est très court, très joyeux.
20 jours sans se voir.Putain de cadeau d’anniversaire que tu m’as fait !!!!
Ca c’est ce que je voulais envoyer mais c’est déjà du passé et ça ne m’intéresse plus.
Cette colère a pu me distraire de la gravité de la situation.
Impossible de lire même la presse la plus stupide.
Brexit brexit brexit
Les matins au reveil sont difficiles. Une foule d’images, des mots déplacés, effacés, recollés. C’est infernal le cerveau.
Pas mangé depuis avant hier midi, un vague sandwich au jambon , à A. En faisant l’inventaire. Suite. Chaleur terrible dans l’atelier.
Passage aux impôts à A. Oh là là j’y comprends rien. La dame ne doute pas de ma bonne foi quand elle voit un petit sticker dans mes papiers: L’état te doit 1962 euros.
Ca dort depuis un an. Elle me dit après avoir tapoté:
—Effectivement.
Faut que je fasse ce machin pour les portes ouvertes. Je vais annuler le tennis. Hier soir en rentrant, passage aux Artistes. J’y bois 2 bières avec des habitués. La conversation n’est pas des plus intellectuelles mais on rit et ça fait du bien.
Bon. j’essaie de travailler.
France Culture m’a appelée en vue de l’émission. Impossible pour moi de me concentrer sur quoi que ce soit en ce moment. J’enverrai un mot à Veronique.
J’ai peur.
Emma, Noa, Edouard m’embrassent
Tout ce que je sais c’est que je n’ai pas envie de trop parler. J’ai l’impression d’être ici depuis longtemps et le passage par notre école a été étrange bien sur.
Aujourd’hui, tout à l’heure je vais ouvrir l’atelier et tenter de me remettre au travail. Je ne sais rien dire de mon état. Comme si je n’étais pas moi. Ou comme si une seule partie fonctionnait. Ou aucune. Je ne suis ni vraiment triste, ni gaie.Je ne suis rien. J’ai pu pleurer. Je me revois en sorte de zombie juste après. Comme si je n’étais nulle part et ne m’adressais à personne. Mécanique. Presque. Oui je réalise. Je l’espère. Bon. Merde.
Et ce hameau qui ne bouge pas, cet endroit incroyable et hors du temps. Il manque les chantonnements, la grosse voix, les exclamations. Pour le moment c’est comme si j’étais partie quelque part, seule pendant 17 jours.
Je poursuis le livre commencé à l’hôpital. Pas un livre excellent dans la collection Rivages/ noir. Mais un livre qui prend mon attention. L’homme aux lèvres de saphir de Hervé Le Corre. Acheté d’occase en face de Saint-Antoine. C’est une sorte de variation Lautréamont / Ducasse, primé au festival de Cognac en 2005. L’idée est bonne. Le style un peu conventionnel peut-être. Mais il m’a accompagnée dans la petite chambre.
Le prochain sera La famille Aubrey de Rebecca West: { « J’écris pour savoir ce que je pense » } que A. m’a offert.
Dur.
Dernière photo de RD à la Sacem en juin
Je retrouve ça:
Je passe mes journées là-bas. Il y a aussi un jardin, des bancs. Dans la chambre, la perfusion fait blub blub doucement. Je suis près du lit. Je lui tiens la main. Les infirmières passent et repassent. Elles sont exceptionnelles.
On a décidé que l’antenne que l’on voit du lit là-bas sur le toit, c’est Don Quichotte. C’est vrai qu’il lui ressemble avec sa lance et son bouclier. Je lui dit qu’il est Sancho et que DQ le surveille.
J’ai l’impression d’être confinée là-bas. Pas d’air. Des masques. Se laver les mains.
J’ai un poids sur la poitrine. J’ai une sensation de faim et ne peux rien avaler. Un bout de pain. 15 jours déjà. Je suis très pessimiste. Je me prépare.
Il le faut. la vie est comme ça. Se préparer à tout. Y compris ce qu’on ne peu prévoir.
Juillet dégueulasse. Il y a deux ans il y avait l’image de la mer. L’Escalet. Le Repenti. Le Repenti !!!
Je ne sais pas quoi faire de moi.
Creuvée.
On pourra dire que ces derniers temps auront été mouvementés. Je ne parle pas que du Brexit ni de ….
J’ai été témoin ces jours ci, de tout ce que je peux exécrer: La lâcheté, l’hypocrisie, la soumission au pouvoir et le goût pour celui-ci. C’est moche. On s’attend à mieux de la part d’artistes qui d’ailleurs une fois enterrés feront autant parler d’eux que je le ferai moi-même. On vote à gauche en se disant que quand même yen a marre des combines, et puis les mêmes saloperies ( humaines ) sont là.
Bien là. La traficotage et les échanges de service. La soumission. La trahison.
Bien d’autres choses en ce moment pour m’occuper l’esprit.
Chateaubriand 1,62m
Bon je ne peux raconter les événements d’hier ici et je ferai donc une entrée privée.
Autres choses. Je m’achète un tout petit haut parleur. C’est génial ce petit machin bluetooth à 20 balles. Bon. R. va mieux c’est le principal.
Conversation dans le métro. Deux filles grosses et vulgaires. Une blanche, l’autre pas !. Passé 4 chemins elles sortent le kit maquillage d’un sac. palettes, crayons, pinceau. De quoi faire les nymphéas en 2/2.
Putain c’est magnifique les frères Oistrach.
Oui donc, elles se parlent. Je n’entends pas bien malgré mon oreille tendue sournoisement par dessus les pages des « Mémoires d’Outre-tombe » ( Quel titre merveilleux ). Ce que je vais dire a peu à voir avec Combourg et Chateaubriand.
—Tu sais quoi, elle dit qu’il en a une petite
L’autre s’arrête net . Le pinceau reste suspendu
—N’importe quoi elle. Elle dit ça pour le garder.
No comment. J’ai envie de regarder ces filles. c’est fascinant. Le short rasibus sur des collants filés. Le tatouage.
Diaporama pour les ateliers ouverts aux Beaux arts
Je repense à mon étudiant Coréen qui est mignon comme tout et qui sort de son sac une poêle à frire. J’avoue m’étonner ( Vous déménagez? ) Il explique que sa bombe lacrymo étant vide c’est avec cette arme qu’il se défend. Je lui ai dit qu’il ressemblait à une vieille grand mère qui a peur qu’on ne lui vole ses économies. On se croirait dans une BD !
Temps horrible et horrible, lecture et le soir chez Gégéne haut temple du Musette. La bouffe n’est pas terrible mais c’est très sympa. Il y avait beaucoup de monde. Rentrée à 1h. Le tennis de ce matin , un supplice à vivre et sans doute à regarder.
Fatiguée . L’après-midi je m’endors au bout de 5 mn du film « Réalité ». Je regarderai plus tard. C’est drôle ce sanglier mort et dont les entrailles contiennent une VHS. CA à l’air bizarre. Me suis lancée complètement par hasard dans Les Mémoires d’Outre Tombe qui s’avère délicieux. Je repense au couple Woolf. Quel supplice cela a dû être que cette inquiétude permanente…
Aujourd’hui je me concentre un peu sur ce que je vais raconter demain. Mystère. Je ne sens pas très bien le truc. c’est drôle en plus, et moi qui n’ai jamais connu « le monde du travail », c’est drôle les gens peuvent avoir plusieurs facettes. Des Jekyll Hyde. Est ce de la pure hypocrisie ou bien une sorte de déformation professionnelle? Ou est ce tout simplement un manque de richesse personnelle qui fait que parfois bien des situations se rapprochent d’une réunion de copro dont le qualificatif est en toutes circonstances: Médiocre.
Les gens sont moches et pas moches. Tiens ce matin un MMS avec comme code Califat 2349. Putain. C’est comme Brun ou Brune je ne sais plus l’auteur de ce livre ; ou le LTI de Klemperer.
F me raconte la réunion de copro avenue Junot et les carrés Hermes. Je crois qu’il va les terroriser. Avec sa tête de beau mec mais basané!!! C’est comme une erreur dans l’immeuble que de l’avoir. A cette dame qui demandait un gardiennage car il y a un certain standing « à respecter « , la contrepartie étant le doublement des charges, il a répondu qu’il n’avait pas les moyens, qu’il partirait si cela était voté, mais qu’il mettrait des locataires, tout ce qu’il y a de plus sérieux, bourgeois mais / et Musulmans très pieux. Ca fait reculer tout le monde !!! ( —Ne le prenez pas comme ça Monsieur A… !!!)
Ceci étant dit en me rendant régulièrement à Aubervilliers-4 chemins, je suis quand même surprise de la non mixité. Non mixité absolue. On se croirait au bled et les politiques feraient bien de voyager 4 stations de métro pour voir ce qui se passe hors de la rue de Varenne. Comment vivent les gens. Se rendre compte tout simplement pourquoi le Front National rassure les gens ( angoisse!!! ) . Le mec qui était là hier avec sa grande radio allumée dans les bras, y est encore aujourd’hui. « Marlboro Bled », c’est ce que je comprends. Et de la bouffe de ramadan assez appétissante je dois dire. Les femmes pétrissent la pâte.
Hier dans la rue des Martyrs à nouveau les militaires par 4 arpentent mitraillette à la main. Un type fait une photo. On lui demande de l’effacer. Ils arrivent dans un véhicule banalisé. Je sais pas ce qu’il font . Il y en a un en faction devant chez PP depuis Charlie Bon OK. Mais les autres. Ce n’est pas très rassurant. Je voulais faire une photo de dos mais je me suis ravisée, vu qu’il venaient de l’interdire. Je suis une gentille fille.
Soupe délicieuse hier au viet du coin. Une gosse pénible que j’ai évité de regarder me faire les yeux doux et la maligne. Chiante pas possible. Le foot? Sais pas. Des Suisses en rouge et blanc dans le métro. Putain match nul. serait on mauvais? Je me laisse prendre à regarder par hasard le film sur Coluche. C’est pas bien. ( comme par hasard )
Il est beau le livre du mari de Virginia Woolf. Pas très drôle ( la maladie de V . est en filigrane ). Ce qui est touchant c’est leur relation, l’amour qu’il a pour elle, son attention, son inquiétude constante à guetter le moindre signe d’une crise à venir. Et son retrait. Il parle et insère des fragments du journal de Virginia. On la découvre bordélique, on découvre son goût des « mondanités ». C’est surprenant. Et puis son acharnement au travail.Mais ça c’est moins étonnant. Sa peur du jugement des autres. Et puis le contexte, le paysage, les châteaux, la campagne, Londres bombardé. Ce qui est amusant aussi c’est l’achat du matériel d’impression pour les livres, avec la notice. Cela donnera Hogarth press dont le premier livre imprimé à la main dans le salon, est je crois Kew gardens, que je ne connais pas.
« Well, why are you silent? Do you mind my thinking of the past? »
Je suis bien trop lazy pour lire VW en anglais.
Ca c’est une vraie question!
Il y avait un prêtre en soutane, seul et qui déjeunait à la terrasse des Deux Magots. J’adore les soutanes. Au point de vue de la coupe etc, mais c’est un peu bizarre car on n’en voit peu.Il y a eu ce type au téléphone dont j’ai brouillé la conversation forte et déplacée, en répondant aux questions qu’il posait. Il y a eu un type qui m’a bousculée et à qui j’ai lancé: « Ho? »
Il y a 6 types en treillis et casque et mitraillettes dans la rue des Martyrs, et un type qui a demandé au boucher une belle entrecôte pour une personne et demi sans lever les yeux de son écran. Il y a le Monsieur qui a toujours l’air de ranger les rues qui est devenu tout tordu et la femme au chapeau indochinois qui a disparu des radars. Julian le Roumain a refait surface et Sabrina, et Mustafa etc. Pas mieux. Pas pire. Alcool , ennui et rue.
Hier on a continué le fastidieux inventaire Maeght et par la même occase j’ai écrit à l’avocat en pestant car il ne fait rien pour l’affaire MP. N’ai pas pu aller à l’ouverture de Côté Court au 104. M’ennuie un peu. Bosse sur l’expo. Prépare l’entretien.Prépare dans la tête le départ. Aller chez Marin pour le matériel, régler des trucs pénibles avant.
Passer par l’école et hop au Repenti.
J’y retournerai en Septembre ( Chaque fin aout il commence à faire froid assez tôt dans notre coin et je me dis j’y retourne ! ) car l’année va être dure alors un peu de soleil et de mer avant le retour sera bienvenu. J’espère que V. pourra venir nous rejoindre. RV le 5 sept à l’atelier avec la MR ( je ferai un AR de Lyon ). Et on redescendra illico.Enfin on verra bien.
Je travaille à a maison pour veiller au grain. Nuit difficile.
Bon…
Putain / 14 juin 1984: Vernissage de Jungles et Loups à Rome. Accidenti !!!
J’appelle F. qui passe le temps que j’aille faire les photos à la MR. J’aurais dû y aller hier mais ils ne m’ont pas prévenue et ont commencer à remonter des cloisons. Pas trop. Ca va. Bouh. C’est grand quand même. Faut que je voie Benoit.
Tiphaine Mulpas, 20 ans, première année
Hier allée aux Beaux arts pour FR 24. Interview avec des étudiants. Les questions portent sur « les filles, les garçons « pour aller vite.
L’école semble vide. Je traine la patte jusqu’à la librairie et y achète la dernière traduction de l’Enfer. C’est bilingue en plus j’aime bien. R. mieux puis moins bien. Je reste à la maison hier soir puis regarde en cours le Casanova de Fellini. J’avais oublié des choses dingues. Quelques SMS, je passe la première étape. Je ne rêve pas ce qui est parfait… Début du diaporama pour les Portes ouvertes. Achat de Ma vie avec V . Woolf.
J’étais invitée hier soir à 19h au Musée Picasso pour l’anniversaire, plus précisément pour les 80 ans de JJL. Magnifique de pouvoir déambuler dans les salles vides après un peu de champagne et des petits machins délicieux. Quelle claque à chaque fois et presque tout le temps. Les petites choses en papier, et cet ensemble noir génial. Je n’étais pas retournée au Musée. C’est somptueux. J’aime Picasso, mais je l’aime peut-être plus par l’adrénaline qu’il me transmet que par les oeuvres finalement. Enfin je dis n’importe quoi. Nan mais c’est vrai. {Au moment où je parle « des gens d’expérience » sont sans doute en train de manipuler mon dossier aux Beaux-Arts.} Et au moment où je parle, une journaliste de FR 24 cherche à trouver une solution pour un tournage cet après-midi. J’essaie de l’aider ( on m’appelle en remplaçante si on peut dire ce qui n’est pas très agréable, mais la fille au téléphone me dit « que j’ai l’air bien » alors mes joues sont roses et je suis contente ! « J’ai l’air bien ». Les gens sont dingues ! « J’ai l’air bien » Non mais…. « J’ai l’air bien »)
Bref.
On retourne au Musée Picasso. On repasse dans le jardin . Puis on va s’asseoir à des tables rondes à nappes un peu longues qui s’emberlificotent dans les chaussures. En parlant de chaussures j’en photographie quelques paires. C’est moche. Celles que je préfère sont celle d’H. Il y a un type dont le cuir côté droit s’est décousu. Pied trop large. J’aime bien ces détails.
On n’est pas si nombreux finalement. Combien? 100. C’est sympa je dois dire et tout le monde est tranquille. Sauf un ou deux que je vois biznesser !!!Papillonner. Parler. Parler… Le biznesseur parle trop !!!!!! Le biznesseur parle de lui à sa proie qui n’écoute pas. Evidemment il y a là tout ce que tout le monde ayant un peu d’ambitions rêve de rencontrer… ! Mais ces personnes sont plus détendues car ce n’est pas du boulot.
JJ fait un discours très sympathique et parle du Désir attrapé par la queue, de sa rencontre avec Picasso , des clans ridicules de Picasso OU Duchamp. Il y a un diaporama avec les images. Ultra-Violet, etc… ( Isabelle Collin Dufresne, alias Ultra Violet, figure de la Factory d’Andy Warhol dans les années 1960, est morte samedi matin dans un hôpital new-yorkais à 78 ans, d’un cancer selon une de ses cousines citée par le New York Times. Celle qui arborait le lilas de pied en cap, bouche, paupières et cheveu au diapason, et dont le surnom lui aurait été soufflé par Andy Warhol pour son personnage de « superstar » au sein du temple de la culture de la célébrité, disait être « née surréaliste ».)
Ce que j’aime chez JJ c’est sa vivacité, son intelligence, sa rage, sa grogne, ses yeux bleus . Il est partout , il parle. Il se tait aussi en sirotant à peine;
On papote gentiment. A2G cherche une cigarette et je l’accompagne dans la cour déserte. Bonjour! Je ne sais pas qui est ce garçon. « Vous êtes venue dans le magasin ». Le magasin , c’est le machin qui ne ressemble à rien au coin de la rue, avec à l’intérieur des chiens, des photos, des treillis. Un matériel que j’ai jugé de « branchouille » . Mais A. me dit que le type est étrange, super, cultivé, jeune.
Le truc le plus marrant ( oh putain le gratin de pâtes aux champignons, un régal ) le plus marrant c’est une porte battante qui s’ouvre et un garçon chargé d’un plateau comme s’il était une installation de Eliason: Il est entouré d’un drôle de brouillard qui fait de lui plutôt un Jekyll en pleine expérience. C’est marrant mais c’est pas bon du tout. Et savoir que c’est du veau au citron qui est couché en dés dans une sorte de mousse à raser qui fume dans un entonnoir de verre… C’est fade et je vois un veau dans un pré avec un citron entre les pattes. Je bouffe. C’est tiède et pas salé mais c’est la chimie stupide et prétentieuse de ce machin qui me plait. Je n’ose pas photographier ce truc d’une rare connerie.
Miam le dessert.
Bon. Onze heures sonnent. On file. Uber. Casa.
Sur ma table, 3 tasses, un verre , 4 cuillers, une petite bouteille d’eau. Plus le reste.
Je me réveille !!!
Podalydes, et allongée 5 mn. 5mn = 3 heures c’est bien connu. Mais comment ai-je pu sombrer si longtemps. L’ennui? Probablement.
Hier le petit diner avec CR annulé pour cause de fièvre de R. R. Attendons que les médicaments fassent de l’effet. Atmosphère pas d’une folle gaité. Bon et mon tournage voging. Raté ! Et J. le roumain à qui j’ai proposé des adresses de bains douches etc… grrr et gris.
Trombes d’eau.
Courrier / extrait
Au fait , je crie de l´abri du fond marin :
Je suis un homard! Qui avec patience, cherche et fouille dans les déchets pour trouver
Je suis une mulette! Qui malgré son apparence pas vraiment prometteuse a des choses à offrir
Je suis un octopus! Qui est curieux et industrieux (des extrémités élégantes et facilement pliables)
Je suis une sole! Étrange mais délicieuse si préparée avec les bons ingrédients
Je suis un espadon! Qui n´hésite pas à se battre pour tout ce qu´il pense important.
Ca me fait rire. Ma réponse:
les 7 dernière paroles du Christ/ Théâtre de la ville Paris
Houuuuu. Ca va plus vite ! C’est certain. Je m’en veux de m’en émerveiller. C’est pratique c’est tout. Comme j’ai changé de box en tremblant ( la nouveauté et l’évolution dans ce domaine m’effraient et d’ailleurs si on pouvait rouler en carrosse ET avoir la fibre ça me plairait. Qu’est ce que je raconte.Tout marchait yes. Par contre le téléphone non. une jeune fille m’a répondu. Puis dans les temps de réinitalisation je lui ai demandé sur quel point de la planète elle était. Agadir. Ha Agadir, j’arrive!!!! Bref tout marche.
Hier table ronde au Petit Palais. Yasmine Youssi fait bien le truc. JMO et MM sont de chaque côté de moi qui ne suis pas dans l’expo!!! Le sujet c’est les artistes dans leur atelier et avec les photographes. Je ne suis pas particulièrement brillante mais maintenant dans ces trucs, je suis parfaitement à l’aise. C’est léger, ça n’a pas plus d’importance que cela.
La veille justement photos pour Connaissance des Arts à l’atelier. J’ai tenté un « je vous en envoie » mais non, il y a photographe obligatoire. Je connais CP qui m’a déjà photographiée , je l’aime bien, sa présence est agréable. Je la laisse faire tout ce qu’elle veut et on décide que je l’ignore totalement. Mais je sais bien qu’elle « plongera « tôt ou tard: les pots de pigments, le chiffon, les mains avec de la peinture. Personne ne résiste à ces poncifs. Mais c’est mieux qu’elle fasse à son idée et après je resserrerai le truc. Evidemment pas question de la page pigment ou de mon air pensif. Je préférerai une photo en mouvement qui me semble plus juste ( si on peut parler de justesse avec un observateur ). Je disais hier que même si on ignore le photographe , on, enfin je sais que mes mouvements sont moins déliés. je les observe, je me vois. Un peu comme dans l’espace vide quand Peter Brook parle du corps et du Carpet show. En fait, des photos d’atelier, c’est du théâtre. Un acteur qui sait qu’il a un spectateur. Mes expressions sont sans doutes un peu plus forcées.Mes geste également. Je lis « Scènes de la vie d’un acteur « de Podalydes et m’émerveille de sa précision, des ses descriptions qui me traversent, que je ressens: La peur, le ridicule, le mécontentement, la compassion, la haine, l’ennui, le doute. C’est comme s’il versait tout cela au somment de nos crânes et que par un petit trou tout cela coulait en nous.
Donc les impôts sont faits, la fibre installée, la table ronde passée. Plus que le concours des Beaux-arts et les portes Ouvertes qui me gonflent je dois dire car j’aurais voulu quitter Paris dès que possible, aller travailler avec le bruit des cigales, porte ouverte. Mais quand même c’est bientôt/ Aller chez Marin, faire les trucs à la traine, préparer les livres à emporter, travailler encore sur le projet, en fait dans 15 jours …
Le plus éprouvant (!) sera de trouver un maillot de bain. c’est le pensum annuel, tout est moche. Il me faut aussi des godasses de marche et commander un climatiseur. payer les PV à la traine, heu, ranger l’atelier. Tout à l’heure j’irai au tournage de Frederick à la Courneuve.
Je retrouve cette image du spectacle où jean dansait seul. J’avais morflé pour la peinture des toiles ( seule haaaaaaaaa ) 10 X 20 m pour le fond, mais comme c’était à l’Allemande il y avait aussi les côtés et les frises. Oh putain. Et on ne saurait imaginer mon épouvante quand, arrivant à la menuiserie du père de DB, j’ai vu l’élément de décor au fond à gauche, sorti de l’atelier et plus haut que la maison. je me suis dit que je m’étais salement trompée. Tout était immense. Mais non. Sur le plateau, comme chez Alice, tout a rapetissé et c’était parfait. Quelle trouille !!!!!
©Photo Henri Foucault
Ca se passait dans un petit appartement du 9eme arrondissement. 5 eme étage sans ascenseur à l’époque. C’était avant le Trocadéro je pense ou pendant. Sais plus.
Alors au fond à gauche Gilles Genty, au milieu Guy Cogeval, penchée avec l’équerre Dominique Parnet allégorie de l’Architecture, à droite avec le masque handmade, LN allégorie de la peinture.
Ca me fait rire cette mozzarelle !!! Je découvre Gino de Dominicis ( il y a avait une conférence à Fontainebleau mais je suis entrée sur la pointe des pieds, ai entendu un monsieur parler en Italien devant une foule de 5 personnes et suis repartie.) Je me suis demandée ce que j’avais raté. En fait le Monsieur présent sans Jean de Loisy qui devait être là était un ami de sus-cité. Donc ce matin je regarde des trucs, je souris aussi.
Je retrouve Achille Bonito Oliva, invecchiato comme tout le monde. Je n’aimais pas trop ce type. Il m’avait demandé si je prenais de la cocaïne et je lui avais ri au nez. Puis au bar m’avais demandé à voir mon atelier. J’étais quand même gonflée de lui dire, non. Dire que mon atelier était loin, au bout du jardin. C’était le pape de la Transavanguardia . Je m’en foutais. J’ai bien fait. Que reste t’il des Palladino et autres vedettes de l’époque? Et certains se souviennent de l’histoire digne de Cyrano de Bergerac. Je revois la scène avec Lisa, à Anacapri je crois. Aille aille aille !!! Qu’est ce qu’on a ri. je ne sais plus comment c’est arrivé mais elle a soudain insisté et s’est embourbée dans une histoire de nez. Le sien- celui d’Achille B.O étant assez proéminent. Rurik peut-être se souviendrait mieux du machin.
Le 24 avril 1970, Gino De Dominicis inaugurait une exposition provocatrice à la galerie l’Attico à Rome, qu’il laissait complètement vide. Manipulateur de l’invisible, il habillait cette fois l’absence d’un éclat de rire continuel, terrifiant et infernal. Rarement présentée depuis, la bande-son sera de nouveau soumise au public lors du Festival. La performance sera expliquée lors de cette conférence.
Bon les impôts sot faits. Ouf! Ca me rend malade. Enfin… Là départ pour Arg avec ma crème solaire !!! Je regarde hier une conférence très intéressante de Hervé Brunon sur les grottes artificielles en Europe. Le bouquin est cher mais je veux aller le regarder. C’est vraiment le sujet qui m’intéresse.
Il font un bruit dans la rue pour un tournage en vue. Je râle à la fenêtre.
Bon je file.
Anthony LIÉBAULT
(Cie Les Désaxés Théâtre) [FR]
Le théâtre de marionnettes au service de l’idéologie nationale-socialiste. Theatre in the service of national-socialist ideology: from Thingspiel to Puppet Theatre.
L’Etat hitlérien, afin d’asseoir et d’ancrer en profondeur la Weltanschauung [conception du monde] nazie au sein du peuple allemand, a soumis la culture à un traitement fonctionnel au service de la propagande. Durant les premières années du régime (1933-1937), afin de former une communauté du peuple consciente du rôle historique du national-socialisme, le Thingspiel, théâtre de propagande de masse en plein air, est créé. Ce « nouveau » genre théâtral, de style héroïque, pouvant mêler l’oratorio, la pantomime, le défilé, la musique et la danse, ne parvient cependant pas à galvaniser les foules. Lourd de ses échecs, il trouve une fin prématurée par l’entremise de Goebbels en 1937. A partir de cette même année, les circonstances et les visées expansionnistes de l’Allemagne nazie conduisent à une volonté plus offensive dans le domaine théâtral en matière de propagande. Le théâtre de marionnettes, facilement transportable (notamment sur le front), peu coûteux, d’une efficacité redoutable, devient vite un instrument privilégié. Des têtes de marionnettes sont produites en série et un répertoire est constitué, édité et distribué par l’Institut du Reich pour le Théâtre de Marionnettes nouvellement fondé. Dans ce contexte, la figure de Kasper est abondamment exploitée et devient l’incarnation des dogmes nationaux- socialistes. Le théâtre de marionnettes, longtemps considéré comme un art « non suspect » ou toujours du « bon côté » de la subversion montre ici un tout autre visage.
Je cherche et ne trouve rien. Je ne parle pas allemand Rien.
Moi qui n’aime pas trop les réjouissances collectives j’ai été enchantée de ces deux jours à Fontainebleau. Anick Lemoine qui est la directrice du Festival d’histoire de l’art est super. Et ce truc est insensé, des conférences en veux tu en voilà, toutes passionnantes et toutes gratuites.Cette année le sujet était le Rire et le pays invité, l’Espagne. Tout le monde absolument tout le monde peut écouter Stoïchita, ( j’ai acheté son Pygmalion, ça à l’air bien ) ou bien d’autres spécialistes de la moustache au 17eme. A ce propos j’apprends en rentrant à Paris avec PM que la période à partir du 16eme est la période dite moderne et ensuite contemporaine donc je suis perdue et je ne sais même pas si je suis vivante.!!!! Serions nous dans l’ère future et non pas l’ère DU futur. Hum. Je me gratte le menton.
Bref le programme était génial mais ce qui était frustrant c’est de ne pas assister à tout: Hoggarth ou les marionnettes sous le Reich? Etc.
J’aurais dû dormir là-bas car on à l’impression d’être loin. Les villes à château ont un peu la même atmosphère vieillotte qui n’est pas déplaisante. Mais comme à Versailles ça sent la pâtisserie après la messe. Beaucoup d’hommes ont cette espèce de veste piquée cousue verte que est une sorte d’uniforme pour moi , heu comment dire. Ca ne sniffe pas l’extrême gauche !!!Héhé.
Nous avons été reçus dans un endroit inouï, l’Ermitage de Pompadour ( ça donne des idées de nom pour nos caravanes !!! ) .
À l’origine simple pavillon, il est construit à la demande de la marquise qui n’apprécie guère ses appartements du château. La favorite le fait agrandir à partir de 1754. À sa mort, l’ermitage est acheté par le Roi qui y installe le gouverneur de la ville et du château. Gabriel effectue alors de nouveaux travaux, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. La plus grande partie du décor intérieur subsiste, bien que l’ermitage soit transformé en annexe de l’hôpital durant la Grande Guerre et qu’il soit occupé par les autorités allemandes puis américaines durant la Seconde Guerre mondiale.
Un truc de malade. Une « demeure » avec un immense jardin. Carlo et Polissena Perrone nous accueillent sur le pas de la porte. Nom d’une pipe. ( J’avais envie de manger un sandwich dans mon coin, mais je me suis dit que c’était mal élévé. Et je ne regrette rien, même s’il faut être un peu plus raide que d’habitude dans le maintien ). La vache la collection!!! Partout, des Picasso, Balthus, Gustave Moreau, Juan Gris, Goya bon bon, ça va, les voleurs vont rappliquer. Et des livres et des couloirs et des bronzes renaissance, et des couloirs et des chambres et des salles de bain et , et, et…
Ils n’y habitent pas ( quelle angoisse d’ailleurs que ces merveilles peu faites pour le quotidien selon moi ). Et l’odeur subtile des piaules, m’évoquent surtout la nécessité de Ventoline. J’exagère un peu. le jardin est d’un vert absolument irréel.
Et puis il y a la grotte. Miam Miam. Du coup je n’ai pas eu le temps de visiter l’intérieur du château. Normalement et si j’étais restée au diner dans la Galerie des cerfs, je l’aurais même vu by night. Mais je me suis sauvée !!! Paris je rentre, Paris me revoilà. Les deux conservatrices que je ramène oublient leur téléphone dans la voiture !
Après la projection, un jeune homme est venu me parler. Si tous les étudiants des beaux-arts avaient cette énergie cela deviendrait un endroit dangereux!!!!
C’était vraiment sympa et je pense que je le reverrai, lui et ses projets de théâtre, et ses oiseaux et sa vivacité.
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