Tuer Noël

exposition Christian Marclay

Je venais, en fin de matinée, de quitter AB avec qui nous avons passé un très agréable moment au Fumoir/ Thé jasmin, café allongé X 2 et choses assez délicieuses ( une sorte de brioche cannelle ). Rentrer à la maison régler des choses aussi agréables qu’administratives, marcher sous la pluie, aller à la pharmacie, oublier mes livres à la pharmacie, retourner à la pharmacie. Marcher . Ah pourquoi pas le Centre Pompidou en passant. Je grimpe pour voir Alice Neel qui en fait est au Rez de Chaussée. Erreur Bénéfique qui me permet de voir l’exposition de Christian Marclay. J’ai passé là un très bon moment, et ce que je voyais me semblait frais et joyeux ( contrairement à son voisin de palier dirais-je.) J’aime beaucoup tous ces vinyles, collages, sons, borborygmes, scènes avec téléphone, scènes avec portes ( montage très drôle) , xylographies très fortes et peintures ( le seul petit reproche à mon sens est qu’à un moment de l’exposition les peintures sont un peu “ensemble” . )Il est une sorte de collectionneur, et je suis intéressée par les expo qui évoquent le son, la voix, les cris, sans que l’on n’entende quoi que ce soit. Bref, je dirais que ça fait du bien. En redescendant j’oublie de voir Patti Smith, et j’arrive dans l’expo Neel. Coup d’oeil circulaire sur le seuil:

—C’EST MOCHE.

Je parle de la scénographie hyper plan plan qui dessert l’oeuvre, que du coup je n’ai pas envie de voir. Les cimaises bleues et rouges, mobilier super moche et lourd, et les peintures à la queue leu leu, plus un document où on la voit peindre-Merci. Je ne reste pas. Je pars et entre dans la salle du prix Duchamp où je ne reste pas bien longtemps non plus. C’est ME qui me semble avoir été justement choisie, bien que l’installation très séduisante aurait pu être commandée par Vuitton, ou Gucci ou je ne sais quelle boite à vitrines souvent surprenantes. C’est là l’ambiguïté. Je n’ai rien lu à ce sujet.

Hier en rapportant la voiture à Paris, GPS en avant toute alors que je connais le chemin parcouru depuis mon atelier, j’ai cliqué en roulant sur une photo que j’avais enregistrée. On y voit un vieil homme souriant. Il est de face et à l’arrière il y a un réacteur d’avion et une hélice. On lit Skylink/ Lui c’est PB et il était pilote d’essai. Et comme dans mon esprit je n’ai que son image vivante à 50 ans je pense, ça me fait quand même bizarre de me dire que les gens continuent de vieillir pendant que vous ne les voyez pas. En fait, on devrait retrouver nos absents vivants quelque part, tels qu’on les a laissés. Voilà. Ca me fait un peu bizarre de penser qu’il a aujourd’hui 85 ans. J’aimerais bien le revoir, ça me ferait plaisir. Bref.

Ai croisé au bar le groupie de Johnny qui m’a présenté son tatouage ( sur le bras gauche ) mais c’était difficile de me le montrer vraiment sous sa veste Harley Davidson. Il est descendu aux toilettes, a sans doute enlevé un pull et enfin j’ai pu voir l’aigle, splendide, “ le même que Johnny mais avec le bec mieux réussi que celui de J.” Pendant ce temps là, BB de Pigalle qui s’est transformé en garçon de café éplucheur de pommes de terres en chemise à fleurs, me dit des ânerie dignes d’un enfant de 5 ans. C’est quand même incroyable ce café, entre les anciens clients, les nouveaux à majorité portugaise, et le passage avec ses surprises.

Comme R. était parti, hier j’ai décidé d’aller au cinéma. Je ne sais pas ce qui m’a fait choisir Godland-probablement l’attrait d’une expérience spirituelle et de paysages splendides. C’est le cas. Mais je n’ai pas trouvé cela fameux et la fin à la gloire du Danemark. Bon.

Comme pour une fois il n’y avait pas la queue j’ai pu expérimenter la nouvelle pizzeria, délicieuse je dois dire, mais la musique , non. J’étais seule, mais impossible de parler là-dedans.

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