Malheur, c’est mon anniversaire demain- ou le Bureau des longitudes

Romé de l’Isle, en reprenant les travaux de Sténon, remarque en 1772 que les faces des cristaux présentent toujours des angles égaux. Les mesures qu’il fait réaliser par Carangeot, auteur d’un goniomètre qui permet de mesurer précisément les angles dièdres des faces cristallines, l’amènent à énoncer sa “loi de constance des angles”. Il est considéré comme l’un des créateurs de la cristallographie moderne, la cristallographie va prendre son envol en France essentiellement au cours des XIXe et XXe siècles et sera marquée principalement par trois figures : Jean-Baptiste Romé de l’Isle, René Just Haüy et Auguste Bravais.

Je croyais ô stupeur que le Goniomètre avait été inventé par un gars qui s’appelait Jean-Baptiste François Soleil. Je raconte. J’avais sans doute 17 ans et invitée à une soirée où d’ailleurs je ne connaissais personne ( dans la sphère éclairée d’Amiens ). Le thème ( angoisse les thèmes…) , le soleil. Je me revois plongée dans le dictionnaire afin de dégoter une idée possible afin d’être à la hauteur. La hauteur de quoi je l’ignore, mais connaissant cette famille et , adolescente ayant été assez impressionnée par des gens qui ne nous ressemblaient en rien, ( intellectuels ou ce que je pensais en être, architectes et psychiatre ) qui se baignaient nus dans leur piscine verdâtre dans le sud de la France, des artistes, des architectes et quelqu’un qui fait mon portrait, bref il fallait se distinguer. J’étais donc arrivée en Jean-Baptiste François Soleil, avec culottes et rubans, perruque louis 14. J’avais désossé un abat jour et piqué sur l’armature des bougies. Entrée splendide et pieds nus. Mais déception totale de voir des costumes aussi affreux que paresseux et ordinaires.

Dans les années 1840, Jean-Baptiste Soleil est un des opticiens parisiens les plus renommés. Correspondant du Bureau des Longitudes19, il postule en 1847 pour une place d’artiste adjoint à ce même Bureau des longitudes20. Entre 1838 et 1850, son nom apparaît dans une quarantaine de communications des membres et correspondants de l’Académie des sciences21, souvent très élogieuses vis-à-vis des instruments construits par la maison Soleil. 

Bref, de fil en aiguille comme on dit je cherche à “Marcel Gogois”, et suis stupéfaite de voir qu’il est né en 1899 et qu’il a dans sa jeunesse fait des monuments aux morts en Picardie, comme son compatriote Albert Roze dont l’atelier était sur le boulevard. Les Gogois comme on disait , on les voyait un peu en été et mon père était l’absolu contraire de ces personnes. Mais boutique oblige. Cependant BTP et archi, ce n’est pas la même chose. J’étais invitée dans le Mas du quartier Saint-Jean à Grasse. J’aimais beaucoup cette maison. Il y avait le fils qui était peintre et dois toujours l’être d’ailleurs. Assez médiocre dirais-je, genre barbouille. Il avait fait mon portrait et j’avoue qu’il est le premier peintre que j’ai vu. Je posais avec mon pull rouge. Je ne bougeais pas. Le tableau a fini dans la maison, puis le portrait s’est déglingué, fissuré, écaillé. J’aimerais bien le revoir même abimé et moche !!! Apres j’ai regardé des machins sur le carnaval d’Amiens.

NOTES /La vie est asymétrique

« Le paratartrate et le tartrate (doubles) de soude et d’ammoniaque ont la même composition chimique, la même forme cristalline avec les mêmes angles, le même poids spécifique, la même double réfraction et, par conséquent, les mêmes angles entre les axes optiques.

Bref, de goniomètre point.

Et d’âge qui change si…

La semaine

Dans la chambre d’hôtel, avec la porte ouverte car il fait super froid avec la clim. J’attends l’heure d’intervenir sur France-Culture . Il y a eu le RV de Jeudi à l’atelier pour prévoir un autre RV au moment de la Fiac. C’était je dois dire agréable. Trois heures et pas de la conversation. Je déteste la conversation. J’ai ensuite trainé dans l’atelier sans peindre. Préparé ce que j’emporterai le surlendemain. Vendredi Nantes. Froid et petite pluie. Installation de l’étoile et des personnages. Attendons de voir comme on dit . Mais ils sont en retard. La tenture de 8m par 8 même lestée s’envole. Il va falloir renoncer. Je crois que le gars qui a réalisé a bossé un peu à la va-vite. C’est toujours très plaisant l’atmosphère avec les équipes à Nantes. Le Samedi direction Château de Christophe pour sa fête annuelle sous la pluie. C’est vraiment désolant. L’endroit est très beau, la fontaine marche bien et la végétation a poussé. Il y a un très beau potager. C’est sympa comme tout . Le soir feu d’artifice époustouflant et bonne nuit dans la chambre du premier étage. Ensuite on a filé à Rouen et vu la belle exposition Najda. Gant de bronze, yeux et sommeils divers. Picabia, manuscrits, je ne sais plus si le chien tenant un oiseau dans sa gueule est de Derain.

En cherchant des images que j’ai je trouve un buste en porcelaine du Baron Schmiedel du 18 eme qui avait parait-il la phobie des souris. Il y a une souris dans son chapeau, une sur l’épaule et on dirait que l’une d’elles sort de sa bouche/ Ca me fait penser à quelque chose au rayon cartoon mais à quoi?

Pluie encore, passage d’une place à l’autre. Graslin, place Royale, basilique saint Nicolas et on recommence.

Love, dear, is strictly for the birds

Toujours un peu bizarre. Mal au dos et mal au dos et raide. Et la sensation de flottement . Est ce la suite de l’épisode de l’oreille interne à Noel. Sais pas. J’aime pas.

Presse à Nantes pour l’installation. Ils ont travaillé jusqu’à 5 h du matin et une autre équipe est arrivée à 7h..; Il y a encore du travail, les drapeaux ne sont pas installés… Déjeuner ( ce qui fait qu’après je suis morte / très bon: Moules je ne sais comment et thon blanc… ) , visite au cimetière de la Miséricorde pour voir ce qu’à fait Pascal Convert avec qui j’ai pas mal discuté pendant le repas/ Nicole stephane, les Aubrac, Daniel Cordier. Je rentre à pieds direction le Museum d’histoire naturelle. Je prends un ticket et dès que j’entre je m’affale et je m’en fous de voir des tortues et des pierres, des lynx et des araignées. Pas envie/ M’intéresse pas-là maintenant , non.. De toutes les façons la moitié des muséums d’histoire naturelle ont été saccagés par des architectes à bonnets d’âne.; Le soleil le voilà, donc dans le jardin je m’allonge sur un banc et somnole. C’est plus près de l’hôtel que je ne le pensais. Je rentre et j’écoute les chansons de PP mon étudiant. Elles me font rire et mieux, sourire. J’aime beaucoup. J’en profite pour faire ma playlist pour Yvetot. On ne rit pas , por favor…

Playlist

0  Bobby Pickett Monster Mash

1DUTRONC Gentleman cambrioleur

2NICK CAVE Spinning Song

3Capitaine flam

4LOS MACHUCOMBOS non monsieur

5AMANDA LEAR énigma

6 OFFENBACH La légende de Kleinzach/ Contes d’Hoffmann

(Demander à David Christopher la version )

7la Fede d’elle femmine così fan tutte / Léopold Simoneau

8 Al bano et Romina power La felicità

9 Kraftwerk les mannequins 

10 Dalida Mourir sur scène

11 Paul Pinon /MArtin de Palle demo enrhumée

J’ai pris une place pour l’avant première du film d’Ozon. Juste à côté. Pas allée au ciné depuis une éternité . Ca me fait plaisir.

Devenir dingue

Perdre son portefeuille c’est devenir dingue. Ne pas le perdre c’est la même chose d’ailleurs. Je n’en peux plus des codes, des confirmations de code, des codes de sécurité, des mots de passe ” robuste ou non”, des adresses qu’on utilise dans la vie pendant des années et qui n’existent pas sur le site de la Poste par exemple. Combien de temps ai-je mis pour trouver la Route de Repenti? Bref. Hier Beaux-arts et déjeuné ( moi déjeuner!!!) avec Coco. Décharge d’argenteuil la veille, paperasse, cartons, virements, codes, carte vitale. Ameli/ Momentanément indisponible et tac et toc. L’enfer . Service momentanément indisponible encore etc. Demain visite d’atelier et Ouf je ne pars pas dans la foulée mais vendredi à Nantes. Retour et Samedi Le Tremblay, dimanche Rouen ( aller voir l’expo Najda au Musée ) lundi Yvetot, Mardi retour, Mercredi, jeudi vendredi samedi Nantes, Dimanche retour, lundi Montpellier aux dernières nouvelles. Serais-je rentrée pour diner comme prévu avec A. J’espère. Mardi PM et ophtalmo etc . Puis Sala pour l’appartement.

Tout cela est d’un ennui simple. Lu quelques passages intéressants à propos des Programmes de Mantoue par Jeremy Koering. Qui voit quoi et comment. Un système hiérarchique qui autorise le courtisan à “jeter un oeil” et convie le prince à “regarder”, et aussi comprendre par l’intermédiaire de guides. C’est intéressant.

Pour préparer “MACBETH a raison”, je regarde à nouveau” le Monument près de la mer ” et trouve que ce n’est pas si mal. Cet aprem, visite à Kering pour voir les deux grandes peintures qui vont repartir dans les réserves.

Je note Pierre Vesperini , ( Que faire du passé )

Depuis quelques années, et dans le monde entier, nous voyons régulièrement les figures, les disciplines et les œuvres les plus prestigieuses de la culture occidentale contestées et critiquées par une minorité de jeunes militants qui exigent leur exclusion de la culture commune. En un mot, leur effacement : cancel. Celle-ci ne serait, au fond, rien d’autre qu’un système de légitimation d’un ordre patriarcal, raciste et colonial.  
Face à ces accusations, beaucoup sont perplexes. Pourtant, il s’agit de l’un des débats les plus importants de notre temps. Que répondre à ceux qui accusent Churchill d’avoir eu une vision du monde « raciste » ? À ceux qui font valoir que Carmen s’achève sur un « féminicide » ? Tout cela est vrai. Mais faut-il pour autant déboulonner les statues du Premier ministre britannique ou récrire la fin de l’opéra de Bizet ?  
Telle est la question que Pierre Vesperini saisit à bras le corps, en mettant ses outils d’historien philosophe au service du débat d’idées.

Je note Catherine Coquin ( ne sais pas qui sait )

Je note Barbara Hammer/ Pas convaincue que cela me passionne. S’affirmer par sa sexualité, ou être le représentant d’une sexualité… moi qui n’aime pas les communautés…

Hier j’ai rapporté ici les deux tomes du livre sur les sculptures antiques de la villa Borghese. Ils pèsent deux tonnes.

Croisé Franck et lui ai raconté ce que j’avais entendu au bistrot: Une petite réunion qui s’interrogeait sur la nécessité d’un premier ministre. L’un a ajouté: “Honni soit si qui mal il y pense !!!!”. Les spécialistes n’ont qu’à écouter un peu mieux !!!! C’était donc Sciences Po at home pourrait on dire. En allant vers Laennec, une dame âgée m’a demandé de lui prendre le bras pour l’accompagner.

—Je suis si vieille, j’ai 100 ans et j’ai peur de trébucher. J’en ai assez mais le Bon Dieu ne veut pas de moi.

Elle était algérienne. Donc si elle a 100 ans, elles est née en 1922 donc avait 40 ans en 1962. Oran.

Je pense que mon père aurait 110 ans et quelques. C’est bizarre.

Marianne m’a laissé un message. Je lui en ai laissé un sur la pointe des pieds . Ne sais pas si JL est enterré ou incinéré. Chez eux… C’était cet après-midi. Bon.

Pourquoi n’ai-je plus rien à raconter. Je n’arrête pas une seconde. Cela est plus de l’agitation stérile qu’autre chose. De la révision de la chaudière, à la perte des papiers, aux nouveaux codes des cartes, au téléchargement d’un fichier qui met des heures.

Demain partir à 7h30 et ne pas oublier les clés de l’atelier et de la voiture.

le destin ose pour moi

Cette image vient d’une archive concernant des soins psychiatriques. A ce propos j’ai commencé à regarder Titicut Folies je crois le premier film de Wiseman. Il y a des images incroyables.

Les nouvelles?

La mort de Jean -Louis. Je retrouve un enregistrement alors que nous étions à table où il dit qu’il n’est pas sympathique, mais méchant. On papote, on parle de musique, et lorsqu’il dit qu’il aurait aimé être musicien, je lui demande s’il aurait joué du tambour et M. demande si ce n’aurait pas plutôt été le triangle.On le taquine. C’est joyeux. Il ya déjà quelques années. Et je n’ai pas revu JL même si j’ai régulièrement pris des nouvelles. L’INA montre un document lors de ses 40 ans. Il dit qu’il met 20 ans à apprendre ce que quelqu’un d’autre apprend en 20 mn. Il dit qu’il veut être un étudiant…

Depuis le musée Rodin avec un public plutôt clairsemé, c’était le 3 juin ( avec Corinne Rondeau / Parler de la commande / Zut je n’y suis pas allée pour Bernadac… ).Ensuite nous avons filé aux Métallos car c’était le ” Before” c’est à dire une soirée dédiée à Catalyse. Des films, des lectures et de la danse avec Bernardo Montet. Voir danser ces acteurs étranges c’était formidable. Le lendemain nous avons filé à Fontainebleau pour le FHA qui est toujours un moment agréable: conférence sur l’histoire du rhinocéros et de l’éléphant, conférence de Pastoureau sur le corbeau ( et fou rire car la femme qui présente à l’exact profil de l’oiseau sur l’écran. Celui-ci bientôt remplacé par un dessin de Lebrun, et je pense étouffer ) Il y a du soleil ( l’orage terrible arrivera en fin de journée pour le cocktail en plein air dans le jardin de Diane. ) Conférence de Georges Roque sur la cochenille ( ent’rautres ) et puis saturation. Je rencontre l’éditrice des Lignes d’erre, achète Autoportrait dans l’atelier de Agamben ( me demande si je ne l’ai pas déjà d’ailleurs ). Apres avoir bu quelques verres de champagne je vais visiter la très belle exposition “ L’Art de la fête à la cour des Valois“. Costumes de grenouilles, tapisseries extraordinaires, dessins du Primatice. Quel plaisir. On dort à l’hôtel de Londres, juste en face du château et c’est vraiment très agréable. Une plaque indique que Proust y a commencé l’écriture de la Recherche et qu’il pratiquait le téléphonage avec sa mère. Retour par Barbizon ( conférence sur la correspondance de Redon, monographie de Redon qui pèse 10 tonnes= livre impraticable ) . Je ne veux plus acheter de livres vu le pensum de les mettre dans des cartons pour pouvoir repeindre l’appartement. Néanmoins… Et le petit livre”Ladiscontinuité même ) de Carl Enstein.

Rangement des livres encore et encore. Telephone à Emmaus, cartons pour Emmaus, retrouver de la paperasse et la jeter. pourtant l’appartement n’est pas surchargé mais. Trop toujours trop.

Ensuite nous avions le vernissage à Marmottan; Le destin a osé pour moi en faisant s’écrouler la table . Nous avions déjà parlé de cette menace, les constructeurs étaient revenus pour consolider ) mais des clous et des vis dans du polystyrène, ça ne pouvait pas marcher. Bilan, des trucs cassés et le vernissage qui continue sans l’expo. Ma réaction fut de me figer quand le grondement m’est arrivé aux oreilles. Tétanisée. Mais il fallait aller voir. Déjà, un paravent avait ” caché le corps ” si on peut dire. J’ai vu M. et lui ai dit que ce qui devait arriver…. Bref . ( entre parenthèse j’admire le courage de la personne responsable SEAN DUNBAR, qui n’a pas eu l’idée de me téléphoner, ou téléphoner au Musée, ou venir tout simplement. ) Donc ma première réaction de sidération passée, je me suis dit que c’était beau. La catastrophe me plaisait!. Après cellule de crise et débats, j’ai donc décidé de garder le carnage en le consolidant. Nous avons travaillé tout le week-end et le résultat me plait.

Finalement, le tank a parlé. Et les stickers venus directement de la guerre de 14 ont empêché les éclats de verre.

Néanmoins, les pièces endommagées le resteront même si “ça ne se voit pas “.

Visites d’atelier. Fabrice Hergot , Emilie Bouvard… RAnger, reranoger. Rouler, dérouler.

Perdu mon porte feuille, failli me faire renverser… Mauvaise passe depuis Marmottan

Retour en haut